Après notre premier repas en Indo, ceux qui sont affectés à la FAIS doivent rejoindre deux camions qui nous attendent, je suis le dernier a monter dans le premier camion et on me file un mousqueton dans les mains. Je ne suis pas encore assez aguerri pour vérifier le magasin et en route pour la base Courbet . C'est Coutil qui devait conduire le camion car on a écrasé personne . Affecté au standard, un grand machin avec plein de fiches et de trous . La galère pendant deux mois . " Votre correspondant Commandant......Votre correspondant est occupé Capitaine...etc"
Désigné pour une vedette (rivière ou mer ?)
Quand j'embarque sur le Marcel Le Bihan un commando est à bord, je ne sais plus lequel . François est déja dans la région de Ninh Binh . Nous arrivons à Nhatrang ou la VP 22 m'attend; ouf....la mer c'est mieux que la rivière . Il reste trois mois de campagne en Annam a faire pour la 22, je fais . Puis Saïgon pour changement de vedette (VP 13) et départ pour le golfe du Siam, pour six mois, en passant par les canaux et rivières, je fais .
Retour à Saïgon, prise en charge de la VP 22 et départ pour l'Annam avec escale au Cap Saint Jeacques et voilà le "hic" et le "boxeur" , il était temps . La plupart de l'équipage est déja dehors, je finis de ranger ma cambuse....heu oui en plus de mon boulot de timonier je suis commis (pendant ma campagne je n'ai jamais reçu ou envoyé un message en scoot) .
Je me fais beau et je sors, en ville un command car me klaxonne et c'est mon collègue boxeur qui me fait de grands signes . On se serre la louche et bière, soupe chinoise, re-re-re bière . Si je souffle dans le ballon, il explose . Le collègue qui est comme moi, me propose de me ramener à bord, OK .
Arrivés à bord je lui propose de boire un coup de pinard, je prends le bidon de trois litres, le tuyau en caoutchouc et je vais à l'arrière ou se trouvent mes deux futs de 50 litres (avec beaucoup de bromure)
Un fut est à moitié plein (ou vide je ne sais plus) et je pompe avec le tuyau, au fur et à mesure qu'il se remplit je me sens attiré par l'eau boueuse et je tombe à l'eau.....et je ne sais pas nager (honte) .
Je me vois encore gratter les plaques de cuivre de la carène et je fais surface 7 mètres plus loin, juste à la coupée ou mon collègue boxeur m'attrape par les cheveux et je me retrouve debout sur le pont .
Le lendemain j'avais mal à la tête, je ne sais pas si c'était à cause de ma biture ou le fait qu'il m'ai sorti de l'eau en m'agrippant par les cheveux .
L'embarcadère faisait une dizaine de mètres et il y avait beaucoup de courant .
Je lui dois la vie à ce gars, dont je ne connais même pas le nom ou prénom, je l'appelais "bled"
S'il est vivant, qu'il vive encore longtemps, s'il est décédé qu'il repose en paix . MERCI A LUI .
J'ai presque une petite larme en écrivant .
A plus les amis - Roli
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