Pour ma part, je suis allé en escale a Cayenne avec un convoi important de dragueurs tout neufs qui nous étaient attribués par le plan Marhall. C'était à l'automne 1955 venant de Fort de France, nous devons passer par dakar et casa avant de rejoindre Brest en décembre juste avant Noël.

Lors de notre escale à Cayenne donc peu de temps après que le grand CHARLES ait décidé de la fermeture des bagnes nous avons vu les traces de l'ancien bagne de cayenne dont la porte d'entrée en Perystile superbe que les ancens bagnards ne voulaient plus voir, ils l'ont également rasée.

J'y suis retourné en 2009 et j'y ait trouvé la place des Palmydes. Renseignements pris à la mairie: "cette place a toujours existé, il n'y a jamais eu de bagne à Cayenne"

Non seulement le bagne a été rasé, mais toutes les archives du bagne ont été détruitres. Il n'y a plus une trace ou un souvenir de bagnard à Cayenne.

Les seuls souvenirs marquants sont à St Laurent du Maroni ou aux iles du Salut.

A St Laurent, notre charmante guide nous a fait visiter le site. Elle le connaît bien car son beau père était bagnard. Les differentes cours dont celle des comndanés à mort qui prenaient leur dernier repas face à la guillotine autour de laqelle les autres condamnés en attente d'exécution étaient agenouillés en silence. Voyant celà, cà vous prend les tripes.

Elle nous a aussi expliqué, photos à l'appui que le fameux Papillon n'a jamais quitté St Laurent pour l'île du Salut pour la bonne raison qu'il servait d'indicateur pour les gardes. En effet, tout nouvel arrivant lui était présenté pour tenter de savoir ses éventuelles intentions d'évasion, de révolte ou autre. De plus, dans le film on le voit qui s'évade de l'île du Salut en sautant de la falaise avec un radeau de bois qu'il a conectionné avec les cocotiers de l'ile. Cette séquence est la meilleure car ayant personnellement fait le tour de l'île à pieds, je n'ai pas vu de falaise et surtout, du temps du bagne pas un seul arbre ne poussait sur l'île.

Kénavo

ont il ne restait que la porte d'entrée avec son perystyle. Mais les anciens bagnards restés sur place ne voulaient plus en entendre parler.

Affirmatif Raymond , je suis allé aux îles du Salut en 1973 avec le Bourguignon et à cette époque sur l'île du Diable il y avait quelques cocotiers et l'île est presque plate , je l'ai filmé de l'île Royale ; alors le film !!!!!!!

Daniel

Bonsoir à tous,

Je confirme à Raymond qu'à Cayenne, il y avait un camp de la pénitentiaire. Pour ceux qui connaissent un peu la ville, il se trouvait juste à côté de l'institut Pasteur. Les bâtiments ont été effectivement rasés pour des raisons (bonnes ou pas) de salubrité publique (ruines accidentogènes, etc...).

Quand aux archives du bagne, elles ont été (en principe toutes...) regroupées à Aix en Provence. Je crois savoir qu'il y a quelques "restes" aux archives départementales sans oublier le musée Franconie.

Je souligne qu'en France, on parlait toujours du bagne de Cayenne alors que nous aurions du dire, le bagne de St Laurent, point central de l'univers pénitentiaire guyanais. Après, il y eu différents camps, plus ou moins pérennes, de disséminés dans la colonie, suivant les nécessités et tâches désignées.

Il ne faut pas oublier que l'établissement du bagne à La Guyane (à partir de 1852) avait pour but premier, d'aider à la mise en valeur du territoire en employant les condamnés à des travaux généraux (pénibles et/ou insalubres) tels la construction de la route (mythique ?) coloniale n° 1.

Des camps existèrent pratiquement pendant toute la période d'existence du bagne.

St Laurent, qui fut créé par le bagne et pour le bagne,

les iles du Salut (chaque iles ayant une fonction principale... par ex, les lèpreux d'abord puis les politiques au Diable...).

St Jean (pour les rélégués), Kourou, Cayenne, les Hattes, la Carouani, etc...

Chacun de ces camps pouvaient générer ses camps de travail, à but bien défini comme, le chantier de la route n°1 de Macouria pour Cayenne, le camp forestier de Pariacabo pour Kourou... Entre d'autres plus normaux (si la normalité existait au bagne ?), Charvein, camp forestier pour St Laurent, en réalité un camp de regroupement pour les "inco... rigibles", camp à la discipline "exemplaire" suivant l'appellation officielle usuelle... Je vous laisse subodorer la triste réalité...

Et ainsi de suite...

Pour Bigot, cela avait "poussé" à partir de 73... En fêvrier 75, en mission à Cayenne (Atlantic 23F) en assistance (Surmar...) pour un tir de fusée Diamant BP4 (satellite scientifique) à partir de Kourou. Nous n'avions pas pu visiter les iles mais nous les avions survolés et autant que je m'en souvienne, elles étaient fournies en cocotiers...

En décembre 79, lors de mon arrivée sur les iles comme futur responsable du site, je puis assurer, que les trois iles étaient fort bien pourvue en végétation luxuriante.

Pour ce qui en est de "Papillon"... D'abord, d'après les on-dit, il y eut plusieurs bagnards surnommés ainsi... Nous pensons tous au même, le seul qui fut célèbre... Je n'oserais répéter ici ce qu'en pensait les "vieux blancs", anciens bagnards restés pour raisons personnelles à La Guyane lors de la fin officielle du bagne guyanais (dernier départ de l'ile Royale pour la métropole en 1953)... Le sujet est vaste et les thèses sont tellement variées... Une chose est sure, la célèbre "falaise" de l'ile du Diable nous a permis, nous les permanents, suite à des paris, de boire de bonnes rasades à l'auberge sur le compte de "visiteurs" un peu trop sur de leurs connaissances livresques et cinématographiques...

J'espère n'avoir pas été trop long, ni trop rébarbatif,

A bientôt,

Roger

Merci pour ces précisions fortes intéressantes

Bonjour à tous,

Comme ancien radio, je suis toujours passionné par les moyens de communications. Ils sont toujours "modernes"... Pour l'époque de mise en service...



Une repro de carte postale (entre 1895 et 1900, très aproximativement...).

Le pénitencier de la pointe des Roches vu du fleuve Kourou.





Le sémaphore de liaison avec l'ile Royale est "discernable" à côté du chateau d'eau. A priori, il est positionné sur/ou très près du point haut de la pointe... Sans doute sensiblement au même endroit que la (future ?) tour Dreyfus...

Photo aérienne de la pointe des Roches datant de la fin des années 70.

Que de changements... Même plus de bâtiments en ruines... Les bulldozers sont passés par là...

Le bel "hôtel des Roches" en bordure de plage, ses bungalows, son tennis, sa piscine...



Pour corréler les deux vues, en bas, à gauche, on voit le slip et le mur de protection en bordure du fleuve Kourou.

L'axe slip/tour Dreyfus semble sensiblement le même que l'axe slip/chateau d'eau-sémaphore de la vue datant d'environ 80 ans plus tôt...

Le "progrès" est en marche et la "honte" de La Guyane est rayée du paysage... Du moins à Kourou.

A bientôt pour d'autres vues anciennes,

Roger

En attendant, voici quelques petites bestioles de là bas.

Beaux spécimens

André Pilon

J'ai connu ce problème d'envasement du fleuve Kourou en 1971/72 comme je l'ai relaté dans un autre post il y a pas mal de temps.

En effet, à l'époque l'agence spatial eurpéenne qui était en charge du développement des lanceurs s'appelait (ELDO - celle pour les satellites était ESRO). Nous venions de transférer les installations du centre de lancement situé à Woomera en Australie vers Kourou pour lancer l'exemplaire F11 du lanceur Europa II.

Lorsque le bateau (Pappenburg) a convoyé le lanceur, il a dû attendre que la marée soit favorable et ensuite "prendre son élan" pour tracer sa route dans le lit de vase du fleuve.

C'était un peu risqué (pas trop je pense car le commandant du navire et les responsables du projet n'étaient pas des inconscients), mais à l'époque "Nécessité faisait Loi" et il fallait quelquefois faire quelques impasses.

Quelques photos de deux escales avec l'ALTAÏR(1964/1965)

L'aéroport international CAYENNE ROCHAMBEAU

Spoiler:

pendant que certains se baladent sur la trans, d'autres sont de corvées pour le grand Charles. Représentation Marine Guyane

Les îles du SALUT(1964-1965)

Spoiler:

L'équipage du patrouilleur GUYANE en avril 1985 au nouveau ponton de Dégrad des Cannes

Bonjour TECTAM,

J'espére que l'officier au milieu du rang a été jeté en pâture aux caïmans, car c'est le seul dont le fusil n'a pas l'inclinaison réglementaire !

A TECTAM

Bonjour, ça fait plaisir de revoir le patrouilleur "GUYANE" en situation.

Finalement la réalisation d'un nouveau ponton à été relativement vite depuis la création de la brigade (1977).
La Marine et la Gendarmerie Maritime avaient besoin d'infrastructures logistiques dignes de ce nom!
L'ancien ponton était misérable...!

As d'autres vues des aménagements et des locaux à terre?

Amitiés, Jack

Photo du patrouilleur "Guyane" à Degrad des Cannes
ben oui! "l'officier" du milieu! c'est ma pomme! effectivement mon fusil n'est dans le même angle que les autres... pour cause de "bulbe d'étrave" du cuistôt du patrouilleur "Guyane"... (par beau temps et belle mer -très belle la mère-, ce bulbe permet de gagner un noeud...même petit le noeud!...).
NB: je n'ai jamais été officier...j'ai terminé ma carrière comme gendarme. ( 23 ans de service, 48 annuités)

Bonjour LABIAU,

Content tout de même que tu n'aies pas servi de hors d'oeuvre aux caïmans (mais sans doute sont-ce eux que tu as dégustés en brochettes )

NB: Officier marinier quand même, et dans la Marine il faut le mériter !

Salut "andrem". Effectivement les brochettes de caiman...c'est excellent! avec leur petite sauce...
Bon dimanche et merci beaucoup de ton message. @+ :

Bonjour à tous.

Tous ceux qui étaient embarqués sur les drageurs patrouilleurs de Fort de France ont fait la Guyane, pour ma part de 1969 à 1970 sur la Croix du Sud et 1970 à 1971 sur Arturus je suis passé 4 fois à St Laurent du Maroni et à Cayenne, sans oublier les Iles du Salut, d'ailleurs je joins une photo sur l'ile où était le cimetière de la Pénitenciaire et où le Cdt nous avait demandé de débroussailler les tombes, en tout cas je garde de très bons souvenirs de ces passages en Guyane, nous avions lors d'un passage visité Kourou où nous avions vue le pas de tir de Diamant et un pas de tir en construction qui devait à l'époque servir à la fusée Europa qui comme tout le monde le sait n'a jamais vue le jour, si quelqu'un sait quelque chose sur le sujet je serais intéressé, merci.

En regardant de plus près ce forum, je vois que des tirs de la fusée Europa ont été tiré de Kourou, décidement le sujet m'interesse, car je croyais que l'Europe ne nous avait pas suivi sur ce lanceur et que nous avions laissé tombé??.

Bonjour Rayban 35,

Bienvenue sur le forum.

Pour ce qui concerne la fusée Europa (sommairement).

Europa 1 : tous les tirs d'essais (10) ont été effectués à Woomera (Australie) et je crois qu'aucun n'a été concluant.

Europa 2 : n'a été tiré qu'une seule fois. C'était le 5 novembre 1971 à Kourou.

Cela a été un nouvel échec (pb de centrale inertielle).

Le programme a été stoppé puis abandonné au profit d'Europa 3, totalement refondu et beaucoup plus ambitieux.

Europa 3 : ne vit finalement pas le jour et fit place à la famille Ariane. Rappel important, le 1er étage d' Europa 3 servit de base à celui du lanceur Ariane 1.

Pour mémoire, 1er lancement Ariane 1, Kourou le 24 décembre 1979.

Le pas de tir que tu as donc vu en fin de construction à Kourou en 69/70 était donc le pas de tir Europa qui fut remanié pour les première Ariane.

Actuellement, ce pas de tir après avoir été une nouvelle fois entièrement revu se prépare pour le 1er lancement du nouveau lanceur Vega de l'ESA.

A bientôt,

Roger

En 1986 ,je me suis rendu dans le nord de l'Argentine ,visiter des descendants d'un frère à mon AR grand-père .(immigré de Bretagne en 1890)
A cette époque les gens du cru évoquaient la venue de techniciens français , venus effectuer des lancements de fusées dans le coin . Cet emplacement se situait à la frontière du Paraguay et de l'Argentine ,pas loin de la ville de Résistencia .
Quelqu'un a t'il de plus amples renseignements sur ces essais ?