Tres interressant,mataf, tes recits et tes explications sur les differents medicaments combattant le palu !
Ca donne pas trop envie de frequenter certains endroits, quant à la nivaquine tout au long de ma carrière je n'ai connu que ça, on nous en donnait meme au passage de la ligne enrobée dans du friand !
Ca fait flipper l'histoire de ton copain, ce medoc est pire qu'un certain produit vendu dans certains quartier de la capitale.
De mon coté j'ai eu de la chance coté amybes , je n'ai attrappé qu'une courante à Karachi (Pakistan)
Pour le reste à chaque escale on nous conseillait de boire du soda decapsulé devant nous en evitant imperativement les glaçons (surement fabriqués avec de l'eau douteuse)
Continuez vos recits qui nous font voyager sans risque d'attrapper une salo..rie !

Je ne sais pas si le toubib de l'institut Pasteur connaissait les effets du Lariam mais il ne m'en avait pas parlé à cette époque c'était un tout nouveau médoc. Je ne me souviens plus de la posologie prescrite non plus. Vous aviez peut être des doses plus fortes que ce qui m'avait été indiqué.

Oui, le LARIAM était un traitement de choc assez inconnu au bataillon. Il était précisé sur la boite "A n'ouvrir qu'en cas d'impérieuse nécessité". Il y avait juste 6 comprimés, sur une posologie assez courte.
Plusieurs jours après, j'ai revu ce gendarme qui était encore bien faible. Preuve que le traitement était un remède de cheval.
Alors des anecdotes, j'en ai à foison, mais j'y passerais des jours et des nuits. Mais je ne manquerai pas de revenir dessus : promis.

Je ne saurai dire, car heureusement, je ne l'ai pas précisé, je n'ai pas eu à m'en servir.
Tout ça pour dire que le toubib de Pasteur semblait plutôt privilégier la prise de médicament si le palu se déclarait au lieu d'un prise de médecine préventive régulière. Conduite que tu avais adopté.

Oui HèmBé, c'était tout à fait ce qu'on m'avait fait comprendre. Mais de là à dire que c'est le meilleur moyen, je ne fais pas de pronostic. Il faut être très rigoureux sur les mesures à appliquer, même si on passe pour un "charlot"

Alors petite anecdote amusante en 1999 :
Notre unité en déplacement de 4 mois est basée à St Laurent du Maroni. Je me trouve justement en situation de repos physiologique après une patrouille en forêt, lorsque mon capitaine me demande de l'accompagner à l'invitation du préfet du Maroni mais aussi de toutes les autorités de gendarmerie pour inaugurer un nouveau cantonnement à la Balaté, proche de St Laurent.
Nous sommes un peu surpris d'apprendre qu'il y avait une construction en cours dans le secteur pour nous reloger décemment. (Quelle belle surprise !)
C'est ainsi que parés de notre plus belle tenue, nous nous rendons sur le site des festivités.
En arrivant à distance, en effet, l'ouvrage parait remarquable. Comme d'habitude, nous sommes toujours en avance, (ou plutôt les autres sont toujours en retard), mais nous apercevons les délégations au loin arriver par la seule route dégagée.
Et là ! c'est le drame ! Arrivés devant l'immeuble, le capitaine et moi comprenons très vite qu'il va y avoir une catastrophe diplomatique intergalactique.
L'odeur est insupportable et pestilentielle. On découvre avec stupéfaction, que le cantonnement est réalisé en "Bois Caca". Ce matériau dégage une odeur insupportable, qui s'apparente à tout de qu'on peut imaginer en terme de déjection odorante, d'autant plus qu'il venait de pleuvoir à torrent et que le soleil revenait chauffer l'atmosphère.
Mais dans notre grande dignité, nous sommes restés stoïques, et surtout nous étions trop pressés de voir le tableau des faciès des autorités se décomposer devant nous nous.Et on n'a pas été déçu du tableau.
Un préfet survolté, les épouses des autorités s'enfuir avec mouchoir sur le nez, les officiers de gendarmerie ébahis. Bref, débandade en rangs serrés, et fermez le ban (avant même de l'avoir ouvert).
Mais nous n'avions pas perdu le nord pour autant car le capitaine et moi avons quand même fait main basse sur les canapés du buffet qui attendaient dans une glacière. (Non mais, on ne va pas craquer à 5 centimètres des petits fours).
L'histoire dira que ce cantonnement ne verra jamais de militaires, mais nous n'avons pas cherché à savoir ce qu'il est vraiment devenu.

Le chef des travaux chargé de la construction à du en entendre parler et la rigolade devant la débandade des huiles Ce devait être comique.

Et combien avait couté cette construction malodorante ? par simple curiosité !

Et que dire du pont à Sarko... Loulou, tu t'arrêtes et pinailles sur des détails insignifiants...

Loulou, je ne peux malheureusement pas en donner des chiffres sachant que le maître d'oeuvre était inconnu. Donc même pas encadré par le génie militaire.
Mais si tu veux mon avis, en ces lieux sous les tropiques, c'est un peu comme partout ailleurs : Un tiers d'enrobé, et deux tiers de dérobés.
Après, le bois caca (ce n'est pas son vrai nom biologique) n'a absolument aucune valeur. Je pense qu'il y a eu un contrat à la con qui s'est mal fini.
Par contre, quand on dit puanteur, ce n'est rien de le dire.

Donc pour la construction, les ouvriers avaient le masque à gaz.

Après, le bois caca (ce n'est pas son vrai nom biologique) n'a absolument aucune valeur.

Tu m'étonnes avec une telle caractéristique, pas facile à commercialiser.

Je connaissais la "Rivière Caca" en Martinique mais pas le "bois caca" de Guyane.
Dans mes mémoires, j'ai consacré quinze pages à la Guyane. mataf avec ses séjours beaucoup plus longs et surtout toutes ces histoires et anecdotes toutes plus intéressantes les unes que les autres pourrait écrire un bouquin entier uniquement sur la Guyane.

Dany Saval m'a peut-être sauvé la vie

Lundi 29, Joëlle, Anthony et moi partîmes nous balader dans la région de Montsinéry. Ce jour-là, tout à fait par hasard, dans un endroit perdu que je serais incapable de vous situer sur une carte, nous rencontrâmes un petit groupe de cinq à six personnes parmi lesquelles nous reconnûmes immédiatement Michel Drucker et son épouse Dany Saval. Ils étaient devant l'entrée de ce qui semblait être une très grande propriété privée, bien qu'il n'y eût que des marais ou la forêt tout autour de nous. Le maître des lieux leur ouvrit le portail. Michel Drucker, Dany Saval et leurs amis étaient manifestement attendus. 
Sans même réfléchir, Joëlle, Anthony et moi les suivîmes et nous joignîmes au petit groupe. Personne ne nous dit rien. Nous comprîmes très vite le but de la visite : le marais était infesté d'énormes caïmans noirs. La surface de l'eau était recouverte de végétation. Au premier abord, on ne remarque (presque) rien : seuls les yeux et les narines des charmantes bestioles émergent au-dessus de l'eau. Qui plus est, elles sont totalement immobiles. Elles dorment ?

Le maître des lieux alla chercher un poulet vivant, lui trancha la tête, s'approcha des berges du marais et agita le poulet fraîchement décapité devant le caïman le plus proche. Le verdure recouvrant le marais se mit soudain à frémir et quelques secondes plus tard, sortant de l'eau, apparut devant nous un caïman noir d'au moins quatre mètres de long. Donc, contrairement aux apparences (immobilité totale), il ne dormait pas. L' "homme au poulet" n'attendit pas que le le caïman lui bouffe la main et jeta le volatile dans sa gueule. Celui-ci l'attrapa d'un coup sec et l'avala en deux bouchées.  Je comprends mieux pourquoi Michel Drucker n'avait pas emmené avec lui sa célèbre chienne.

Pour faire des photos, je m'approchai jusqu'à seulement deux ou trois mètres du caïman. Juste après, je reculai de plusieurs mètres. Courageux mais pas téméraire.

Pendant tout ce temps, Dany Saval était morte de peur. Elle s'était mise en retrait d'une quinzaine de mètres. Heureusement pour nous et pour moi en particulier. Nous étions tous hypnotisés par l'énorme caïman qui était devant nous en train d'avaler son deuxième poulet fraichement tué en guise d'amuse-gueule. Personne n'avait remarqué que, plus loin, un autre caïman tout aussi énorme était très discrètement sorti du marais et décrivait un grand demi-cercle pour nous choper par derrière et emmener sa victime dans le marais. Dans le groupe, le plus en arrière, c'était moi ! Donc, la première victime potentielle.

Dany Saval aperçut la "bête" et comprit tout de suite son manège. Elle se mit à crier, à hurler pour attirer notre attention. Et c'est ainsi qu'elle m'a peut-être sauvé la vie. Va savoir. En tout cas, Merci madame Dany Saval.

Photo Max Péron
Guyane 1986. A gauche, mon épouse et mon fils qui porte un t-shirt "FUF Station Radio Pointe-des-Sables".
A droite, de dos, la main gauche dans la poche, Michel Drucker.

Spoiler:

Pauvre poulet, cinq minutes auparavant, il était encore vivant.

C'est comme monsieur de La Palice un quart d'heure avant sa mort il était encore en vie...
Tout de même un sacré morceau ce croco, quelques sacs à main ou paires de chaussures en puissance.

MAX, personnellement je n'ai jamais eu de contact avec ce genre de caniche à longue queue, mais la seule fois où j'ai vu un caïman, c'était au zoo de Macouria.
Alors je ne sais pas si le spectacle à sensation était uniquement réservé aux personnalités du jour, mais il me semble que toutes les conditions de sécurité n'étaient quand même pas optimales.
Je pense que tu peux inscrire une option supplémentaire sur ton C.V : "Sursitaire depuis 1986".
Ce genre de lézard qui est un animal particulièrement sournois et rapide, ne fait pas de différence entre un poulet et un humain, sauf qu'il est capable de faire un choix rapide sur la masse de nourriture potentielle. Mais tout de même, belles photos.
J'ai une petite pensée pour Dany Saval qui est une fervente défenseuse du bien être animal, mais en ces lieux sauvages, la dure loi de la nature ne fait pas dans la dentelle.
Heureusement qu'elle n'a pas vu les conditions de vie des guépards Jaguars détenus la caserne du 3° R.E.I à Kourou à la même époque, car je pense que le scénario n'aurait pas été le même : Pour rappel de l'histoire, les légionnaires avaient capturés un couple de guépards Jaguars lors d'une sortie en forêt. Ils ont eu l'idée (Très mauvaise) de les encager dans leur caserne en signe de trophée. Sauf que pour les nourrir............(je vous le donne en mille).......... ils faisaient des coups de main sur le village du vieux bourg de Kourou (Bidonville) pour récupérer des chiens errants. Et voilà comment était régulée la population des "bergers des cocotiers" du vieux bourg.
Cette situation a pris fin de manière fortuite parce que nous avions dû passer le permis P.L dans leur caserne, et nous avons assisté en direct à l'heure du repas des guépards Jaguars. Il a fallu l'intervention appuyée du préfet quand même, qui a saisi le général des forces locales.
En terme d'animaux fortement indésirables qui m'ont vraiment fait dresser le poil, il y avait un seul spécimen principal : le Grage petits carreaux. Rien que d'écrire le nom me redonne des frissons. En tout et pour tout, nous en avons tué 7, mais personnellement, je n'ai jamais été vérifier si le serpent était mort ou pas. C'est à mon sens, l'animal le plus redoutable que j'ai toujours craint en brousse. D'ailleurs j'ai une terrible anecdote sur ce serpent, mais ce sera pour la prochaine fois.

Erratum bien vue

Guyane 1986

Il ne s'agissait pas d'un voyage organisé. Comme précédemment en Floride, nous partions là-bas à l'aventure, sans programme préétabli. Pour la durée du séjour, nous avions réservé à l'avance une chambre au cercle mixte interarmées à Cayenne (officiers et sous-officiers). Le voyage de Fort de France à Cayenne se fit en avion militaire Transal. C'était gratuit, autant en profiter. Dans l'avion, il y avait beaucoup de fret et seulement deux familles, nous et une famille de la Gendarmerie. Nous étions installés de façon très rudimentaire, ces banquettes latérales faites de tubes et de toile kaki ayant été prévues pour des parachutistes, pas pour des touristes. Les WC étaient cachés par un simple rideau, genre rideau de douche. A bord des Boeing ou des Airbus, les toilettes sont toujours occupées. A bord du Transal, c'est bizarre : ces dames n'avaient plus du tout envie d'aller au petit coin. On attendra Cayenne.

Dans cet avion, nous fîmes connaissance avec une jeune maman qui venait de passer quelques jours de vacances en Martinique avec ses deux enfants. Métropolitaine, elle allait rejoindre son mari, gendarme affecté dans un village en plein cœur de la forêt amazonienne. Arrivée à Cayenne, le voyage n'était pas terminé. Elle devait prendre un petit avion pour gagner la "ville" la plus proche. Ensuite, plusieurs heures de pirogue pour elle et ses enfants avant de rejoindre enfin le domicile familial. 
Paradis ou enfer ?
Chacun a sa réponse.

Photo Max Péron
Guyane 1986. La piscine du cercle mixte interarmées de Cayenne où nous avions réservé une chambre pour toute la durée du séjour.

En compagnie de Michel Drucker et de Dany Saval, rencontre avec d'énormes caïmans noirs. Non pas dans un zoo, dans une réserve ou une "ferme aux crocodiles" mais dans leur milieu naturel, un marais de Guyane en l'occurrence : 
tu as raison, mataf, les conditions de sécurité les plus élémentaires n'étaient pas du tout respectées. Celui qui avait invité Michel Drucker et Dany Saval a sans doute voulu les impressionner, leur en mettre plein la vue. Pari gagné ... mais avec une très grosse prise de risques.

Deux jeunes femmes accompagnaient Michel Drucker et Dany Saval. L'une des deux était peut être la fille de Dany Saval et de Maurice Jarre (21 ans en 1986). Michel Drucker l'a élevée comme si c'était sa propre fille.

Bon, les amis, j'étais quand même mieux sur la FOUDRE. Nous on avaient que des rats, mais moins méchants
C'est un plaisir de lire vos anecdotes.

Tout à fait, on était mieux sur nos "rafiots".
Petite anecdote donc sur cette saloperie de grage carreaux :
Avant tout, si vous cherchez un endroit où trouver une succursale de l'enfer, je peux déjà vous dire qu'elle existe au moins en Guyane, au Centre d'Entrainement en Forêt Équatoriale du 3° R.E.I.
(Endroit sympathique méconnu de AirBnb).
En 1999, on apprend qu'un légionnaire du CEFE n'a pas survécu à une plaisanterie qui s'est très mal passée entre militaires de leur section.
Des renseignements rapportés, on nous dit que ces soldats ont tué un grage carreaux puis l'ont rapporté au camp en guise de trophée.
Dans la soirée, lors d'un jeu visant à se faire peur mutuellement, (Plutôt voir qui n'avait pas peur), un des militaires à reçu l'animal sur le corps violemment alors que le serpent avait la gueule ouverte.
Malgré que le grage soit mort, les glandes qui renferment le venin restent actives, et le malheureux a été touché par les crocs mortels qui ont injecté le venin dans les tissus du soldat.
L'effet létal est en principe très rapide et il n'y avait pas de traitement immédiat pour stopper l'irréparable.
Alors c'est vrai qu'en forêt, logiquement, la plupart des animaux fuient dès lors qu'ils sont alertés par des bruits parasites.
Les reptiles sont représentés en majeure partie par des couleuvres, donc pas franchement dangereuses, (l'anaconda quand même), mais bon, ils sont chez eux.
Mais cette saloperie de grage est l'un des rares à ne pas fuir face à l'homme, (contrairement à ce qu'on peut lire) et mieux encore, il passe en phase d'attaque.
Et c'est justement à ce moment là, qu'il faut agir.
En général, on avait tous un fusil de chasse, et on avait des cartouches à gogo.
Donc, on tirait.
Mais comme je le disais, ce n'était pas fréquent et il fallait toujours rester vigilant.

Quelques clichés du CEFE, mais uniquement sur les bâtiments vie.

Spoiler:

Classe le cercle interarmées par contre celui de la légion

Mataf, en Guyane ce sont des jaguars, les plus puissants des gros félins. Les guépards sont les plus rapides, mais vivent en Afrique... ou dans des zoos.
Les légionnaires ont capturé des jaguars pour leur régiment, mais c'est moins pire que des chasseurs qui les tuaient.

Le boulet, c'est effectivement le jaguar. Surtout que j'ai des photos du zoo de Macouria. Je n'ai même pas remarqué cette erreur.
En même temps, je n'en n'ai jamais vu en forêt
Mais c'est bien la bonne descente de lit dont il s'agit

mataf, incroyable cette histoire de serpent grage qui, même mort, est encore capable de tuer.

msg 369 Alain, Diégo, c'est fini depuis longtemps mais je pense qu'aujourd'hui ces Légionnaires peuvent, à juste titre, être fiers d'avoir été choisis pour être responsables de ce CEFE, centre d'entrainement en forêt équatoriale.

Oui MAX, le venin est encore actif quelques heures. C'est sa composition biologique qui le rend encore dangereux pendant quelques temps.
C'est le pharmacien des armées qui nous avait expliqué ce genre de danger.
J'ai oublié de préciser que son venin est hémotoxique provocant des caillots dans d'horribles douleurs, donc raison pour laquelle l'arrêt cardiaque est quasi instantané.

j'avais zappé ce sujet, il laisse une sensation de froid dans le dos.