par Roger Tanguy Mer 30 Aoû 2017, 09:37
Jeunes gens aux yeux chastes ne poursuivez pas au-delà votre lecture. Passez directement à la page suivante.
Pour répondre à Max, je vais évoquer ici mes premiers contacts avec ces types étranges que l'on appelle des gens de mer.
Je viens d'arriver à l'Etat-major duTaone où l'on essuie encore les plâtres. Il n'y a même pas une chaise pour me faire asseoir. Aussi lorsque l'officier en second, un premier-maître, du RHM Hippopotame, vient solliciter un matelot sanspé (que nous n'avions pas en rayon) pour le temps d'une mission à Mururoa, mon PM me demande si ça m'intéresse.
En fin de journée, je me présente devant l'Hippopotame. Une vahiné grimpe la coupée suivie par un quartier-maître qu'elle traine par le sexe (à l'air libre). Hugh !
Le gars qui me reçoit, qui fait office de BSI, me dit qu'il n' a pas de place pour me loger au poste Equipage (contrairement à ce qu'avance le Second, il ne manque pas apparemment de personnel donc). Je dormirai au poste des choufs. Par contre, je prendrai mes repas, je "vivrai" au poste Equipage, où il me conduit.
Mon bonhomme de tout à l'heure, et sa Tahitienne sont là aussi. L'homme est occupé à touiller une boite de cassoulet avec... son sexe. Puis, il demande à la dame de lécher son outil pour le mettre bien propre.
ii a vraiment ! Comme on dit là-bas. Mes années de pensionnat au lycée de Quimper ne m'avaient pas préparé à ça. J'apprends que ce charmant jeune homme répond au surnom de Pinuche. Ouais !.
La nuit venue, je me rends au poste des choufs, un tout petit poste avec seulement 4 ou 5 gaziers. Ils sont déjà couchés. Il fait une chaleur torride dans ce petit réduit. Les gars sont couchés, nus. Apparemment la chaleur a un effet sur certains car le mât de chapiteau est dressé. L'un d'eux, en me regardant, me dit : mousse ce soir ça va être ta fête.
Les paroles de l'un de mes instructeurs au BE (chouf lui-même) résonnent dans ma tête : « vous verrez, sur les bateaux, les coursives sont étroites. Pour se croiser, il faut se mettre de profil. Girons comme vous êtes, méfiez-vous des quartiers-maîtres chefs. Ils vont vous coller contre la cloison, mettre leurs doigts dans vos oreilles pour vos bloquer la tête et vous rouler une pelle en passant". (j'ai honte, j'ai répété, plus tard, la même chose à mes stagiaires BE).
Je me couche pas très rassuré. A peine au lit, un chouf m'ordonne d'aller éteindre la lumière. Aïe, aïe. Je m'exécute. La lumière éteinte, rasant la cloison, je me précipite presque, dans mon lit.
La nuit a été calme. En fait ces gars-là se révéleront d'agréables compagnons.
Vous pouvez rouvrir vos yeux. Il est temps de revenir au Chéliff.