D’un point de vue militaire, l’utilisation des bombardiers pour détruire le réseau ferroviaire français et les voies de communication a été déterminante car elle empêcha ou retarda l’acheminement sur le champ de bataille de Normandie d’unités de renfort allemandes.
Sans elle, le débarquement et la bataille de Normandie auraient probablement été beaucoup plus coûteux et plus longs, et les forces allemandes auraient pu circuler plus librement et arriver sur le théâtre d᾽opérations en bien meilleur état.
Pour les stratèges alliés, la cité médiévale de Domfront ne pouvait pas échapper à ce pilonnage des bombardiers.
Carrefour important pour le mouvement des troupes ennemies et de son matériel, la ville se situe en effet au croisement de deux axes majeurs de circulation : un axe nord/sud, Caen-Laval (RD 962, anciennement N 807), et l’autre est/ouest, Paris-Bretagne via Alençon (RD 976, anciennement N 162).
La ligne ferroviaire de la ville, aujourd’hui abandonnée, desservait quant à elle les villes d’Alençon, de Caen, de Laval et d’Angers.
Pour la bonne marche des opérations, il était donc impératif de détruire ce centre ferroviaire et ce nœud routier.
C’est ainsi qu’à partir du 28 mai 1944 et tout au long du mois de juin, les chasseurs-bombardiers Republic P-47 Thunderbolt, les bombardiers légers Douglas A-20 Havoc et les bombardiers moyens Martin B-26 Marauder appartenant à la 9th Air Force américaine commandée par le Lieutenant General Lewis Hyde Brereton furent lancés sur Domfront, pulvérisant la gare et le quartier l’avoisinant tout comme celui du centre-ville, semant la mort et la désolation parmi la population civile.
37 hommes, femmes et enfants furent tués, dont 27 lors du seul bombardement du mercredi 14 juin 1944, le plus meurtrier d’entre tous.
Il y eut ainsi beaucoup de peine et de souffrance, mais, si déplorables que soient ces pertes en vies humaines, ce fut malheureusement le prix à payer pour la liberté, et les habitants, qui pourtant vécurent des situations souvent dramatiques, furent reconnaissants aux Alliés.
Au fond du cimetière, se trouve un carré militaire (que je traiterai dans le sujet dédié).