Salutatous;

J'ouvre ce sujet car pour la 2ème Guerre mondiale je n'ai rien trouvé de précis s'y rapportant.

C'est pour montrer en photo ceux qui furent parmi les premiers à s'engager dans l'Aéronavale après la Libération, entre août et décembre 1944.

Parmi eux certains seulement âgés d'à peine 18 ans avaient suivis les troupes Alliées lors de leur progression en zone occupée, en attendant sans être incorporés ils étaient acceptés, quelques uns avaient participé à la Résistance.

Sur la photo prise en décembre 1944 (pas très bonne à partir d'une photocopie) ils sont prêts à monter dans le wagon (Hommes 40 chevaux en long huit) qui va les transporter au Vè Dépôt des Équipages de la Flotte de Toulon. Tous ou presque partiront ensuite pour l'AFN et l'Angleterre. Ils étaient tous déterminés. Je les ai rejoints début janvier à Toulon

J'ai repéré en 1 Michel Frégnac , en 2 Max Bayol qui tous les deux deviendront radio volants et mes amis, et en 3 Jean Marie Commeau, vêtu du célèbre blouson des GI's , qui deviendra pilote

Je tiens cette photocopie de mon ami Max Bayol , toujours parmi nous malgré une santé précaire.



JC

PC A droite sur la photo on voit dessine à la craie sur la portière un soldat allemand et le mot Boche, ces inscriptions comme A Berlin ou A Tokyo étaient fréquentes

Je suis curieux de voir la suite,1944 l'année de ma naissance
Merci à toi

Réponse à tous les deux !
Hervé des camarades engagés en 1944 sur ACB j'en vois pas... de 1945 ou 1946 pas sûr mais peut être...
Pour BOB59 la suite ? pour moi c'est déjà fait, faut remonter tous les sujets sur lesquels je suis intervenu... et il y en a un paquet.
Et dit gentiment, c'est pas moi qui vais faire le boulot.
Ceux que ça intéressé n'ont qu'a participer...

JC

Merci J-C pour se témoignage, (ainsi que les autres sur l'indo)

Merci Jean-Claude pour ce document .

Pour faire suite au destin de ceux de la photo du wagon j'ajoute des fragments d'une lettre de Max Bayol qu'i m'a envoyée en 1994.

En juillet/août 1944, les parents m’envoyèrent avec quelques amis et mon frère camper dans l'Oise du côté de Saint Crépin, l'un de ces amis qui était résistant, rejoignit la Marine en en Novembre 1944. Nous furent libérés en août avec l'arrivée des Américains ....après avoir traversé les lignes ...Nous restâmes quelques jours avec eux...Instructif! Et fin août retour sur Paris. En octobre après accord de mes parents , je demande à la Marine de bien vouloir m'accepter dans ces rangs (j'avais 17 ans et deux mois)

Le 27 novembre 1944, rue Pasquier, siège d'Unité administrative de la Marine, je signe un engagement de cinq ans pour L'Aéronautique navale. (Mon père avait été pilote militaire puis civil. Mon matricule est 6323 C 44. A la suite de quoi, je suis dirigé Boulevard Victor vers les locaux des Constructions navales. J'y reste quelques jours avoir le droit de rentrer chez moi tous les soirs.


Ce qui est amusant c'est qu'avec Max, Parisiens tous les deux nous avons vécu à peu près la même chose, à quelques semaines de décalage, c'est ce que j'ai écrit dans mes souvenirs :

Septembre 1944, quelques semaines après la Libération de Paris, des bureaux d’engagement des armées ouvrent leurs portes dans le XVe arrondissement de Paris. Le bureau de l’armée de l’Air dans les locaux du ministère du boulevard Victor, et celui de la Marine dans le bâtiment du bassin des carènes de la D.C.A.N. de la place Balard située sur me même boulevard. Je brûle d’envie de changer d’air après deux années d’apprentissage dans le dessin industriel. Les deux armées proposent des engagements directs dans les spécialités du personnel navigant pour l’armée de l’Air, ou volant pour l’Aéronautique navale. De nombreux volontaires font la queue, et si je choisis la Marine c’est parce que la file d’attente est la plus courte, quelques personnes de plus et je devenais aviateur et non marin aviateur.Les conditions d’engagement sont celles du temps de guerre avec des formalités simplifiées qui conduisent à une formation rapide. Pour la Marine, les titulaires du Brevet Élémentaire sont assimilés au niveau d’instruction 5 et admis directement sans examen préalable obligatoire. Ce qui donne accès aux spécialités du personnel volant sauf celle de pilote, pour laquelle le niveau requis est celui du Baccalauréat. Trois durées d’engagement sont proposées : durée des hostilités plus six mois, deux ans ou cinq ans. Aucune école n’existe en métropole fin 1944 et celles d’Afrique du Nord ne sont pas en situation de former rapidement autant de candidats. Ce sont les écoles britanniques de la Royal Air Force, qui depuis le début de l’année 1943 ont formé les radios volants engagés hors de France, qui vont continuer d’accueillir les nouveaux arrivants. Les candidats radio volants qui maîtrisent bien la langue anglaise évitent le passage par l’École des radios de la Marine, alors installée sur le cuirassé Jean Bart stationné à Casablanca, ce qui fait gagner plusieurs mois sur la durée totale des cours. Seulement quelques dizaines de futurs radios volants vont être admis directement dans l’Aéronautique navale sans avoir à passer par la filière normale de la Marine. Une fois les contrôles médicaux passés avec succès, je signe mon engagement le 21 décembre 1944 et me vois attribuer le matricule 6891 C 44.

Pour mémoire côté matricule, Paris et environs, étaient dans la tranche 6.000 du bureau des matricules de Cherbourg
JC

Message concernant Dakar déplacé dans le sujet BAN Bel Air AIr Ouakam

JC

Continuons les aventures des engagés 1944

Le voyage Paris Toulon raconté par Max Bayol, reçu de lui en 1994 :

Départ de Paris Fin novembre, nous embarquons gare de Bercy dans un train Marchandises-voyageurs pour Toulon, nous sommes très contents -Le voyage due 3/4 jours-Le convoi nous fait connaître un grand nombre de gares de triage ...Dijon ,Monceaux les Mines -Rive droite et rive gauche du Rhône, longues escales avant Marseille- Après épuisement de nos "on" se ravitaille en cours de route ! Arrivés à Bandol le viaduc ayant été reconstruit provisoirement par le Génie, le convoi est poussé par une loco vers direction de Toulon , qui en remorque pour finir le voyage. Le viaduc en bois ne pouvant supporter le poids d'une loco à vapeur .

L'atmosphère du voyage fut sympa ...graffitis sur les wagons ..nous nous voyons déjé allant à Berlin ou Tokyo !...La moyenne d'âge était des plus basse...Quelques OM nous accompagnaient des anciens qui avaient fait la GN 2 sympas et humains (heureusement)

Le voyage Paris Toulon raconté par JCL mais en décembre 1944 :

Deux jours après remise du matricule , je reçois un ordre de mission m’enjoignant de rallier le 5e dépôt des Équipages de la Flotte de Toulon. Départ par la gare de Lyon; Le voyage en train est fortement chaotique à cause des destructions ferroviaires causées par les bombardements, ce qui oblige le train à passer d’une région S.N.C.F. à une autre à plusieurs reprises, parfois sur une seule voie. Avec des immobilisations soudaines en pleine campagne, le temps de laisser le passage aux trains qui viennent dans l’autre sens et aussi pour des changements de locomotives. Certains ponts ont été réparés provisoirement et ne sont plus capables de supporter le poids des grosses machines à vapeur. Dans ces cas-là, une première machine pousse le train sur le pont d’un côté, et une autre machine le tire de l’autre côté, nous passons Noël dans nos wagons, souvent transis de froid,

Après deux jours et deux nuits de voyage, nous arrivons enfin à Toulon. Nous nous dirigeons sur le 5è dépôt en camion ; les grands bâtiments portent des traces des derniers bombardements Alliés, notre véritable aventure ferroviaire .s'achève ....

JC

Bon, super les détails, et après ?

Bien amicalement TUR2

Merci Jean Claude pour ces récits très intéressants 

Et après dit Tur 2 . Elle est bien bonne ! Ben ! Après faut laisser le vieux Pingouin souffler un peu, car si pour mes écrits c'est du copier-coller, pour mon ami Max faut déchiffrer ses manuscrits et saisir tout au clavier, et moi je n'ai pas appris la dactylo .....Vous voulez m'épuiser ou quoi ?
Bien sur il y a aura la suite, au moins jusqu'en Angleterre ...

JC

Bon on va attendre J.C
Loin de nous de vouloir t'épuiser.Bien au contraire



matelot

Belle suite et de mettre les deux récits à la suite .

Le Vème Dépôt de Toulon

Récit de Max Bayol :

On arrive enfin à Toulon, transportés au Vème Dépôt en pleine nuit. -Direction Le bâtiment des Recrues , on est pris en mains par un maitre-fusilier et un QM de cette spé ...(souvenirs mitigés !) Habillement - Visites médicales - Instruction en ordre serré - Corvées en tous genres - Nourriture plutôt spartiate...Heureusement parfois en corvée sur certains bâtiments dans le port, la réception est plus agréable ...il est possible de faire connaissance avec les oranges ...- Corvées de munitions pour nos croiseurs (obus de 152 mm) Récompense de notre chef de corvée du Jules Vernes : Une boule de pain et une boite de singe ... pour quatre ...un festin, depuis j'adore le singe !

Fin décembre 1944 c'est la percée de Von Rundstedt dans les Ardennes, on demande des volontaires pour des patrouilles afin de poursuivre de possibles parachutages !!!! Nous faisons de l’instruction avec armes, mais restons en réserve au poste de garde , y a pas de couchage pour tout le monde c'est à tour de rôle ...

Janvier 1945 nous embarquons sur le Quercy en vue d'un transfert à Alger ... Mais faux départ le Quercy part à Bizerte avec des techniciens pour réparer un croiseur léger. Enfin quelques jours plus tard, vers mi janvier, nous embarquons sur le Dugay Trouin et en route vers Alger.

Récit de JC Laffrat :

Après deux jours et deux nuits de voyage, nous arrivons enfin à Toulon. Nous nous dirigeons vers le Ve dépôt en camion ; les grands bâtiments portent des traces des derniers bombardements ; celui des recrues particulièrement, et beaucoup de vitres manquent aux fenêtres. Une fois arrivés dans une grande pièce carrelée avec des murs nus portants des crochets, nous passons à la voilerie pour recevoir un hamac et deux petites couvertures. Ensuite, nous touchons l’habillement réglementaire du marin, caban, bleu de drap et treillis, et le fameux sac où une grande partie du tout doit rentrer « au carré ». On revient ensuite dans la chambrée pour « gréer » les hamacs, facile à dire mais pas facile à faire, malgré les explications données par un quartier-maître, qui tient son autorité du fait, disent certains, avec un air respectueux; qu’il est le fils « du bidel » ! Cet « amarinage » linguistique ne s’annonce pas facile, en plus il fait froid, les locaux ne sont pas chauffés et la pitance plutôt maigre. Le lendemain matin dans la cour, nous voyons enfin le maître Artus, le fameux « bidel » qui n’est autre que le surnom du capitaine d’armes chargé de faire respecter la discipline. Il n’a pas l’air commode, il nous fait mettre en rangs serrés , procède à l’appel et nous apprend à marcher au pas en nous faisant comprendre qu’un marin, même candidat aviateur est avant tout un militaire. Des prisonniers allemands beaucoup plus âgés que nous vont et viennent à faire des corvées, dont les pluches aux cuisines, et je me souviens que l’un d’eux nous donnera un jour quelques oranges.

Notre prochaine étape sera le centre de formation d’Arzew en Algérie, où nous devons être incorporés dans les groupes en attente de départ pour l’Angleterre. Le 5 février, j’embarque avec une dizaine de compagnons sur le croiseur Georges Leygues au quai Cronstadt à Toulon, en face de l’arsenal presque complètement détruit.

Le croiseur est toujours en opérations de guerre, et entre deux bombardements des côtes italiennes, il fait un voyage à Alger. Nous embarquons en fin d’après-midi ; l’encadrement qui nous accompagne nous rappelle qu’arrivés en haut de la coupée nous devrons saluer les couleurs au garde-à-vous tournés vers l’arrière où flotte le pavillon. Nous appareillons le soir vers 18 heures vers Alger

JC

Patience le reste viendra en son temps ....

Merci Jean Claude pour tes récits car 1944 est pour moi également une année pas comme les autres puisque c'est celle de ma naissance. Toi tu étais déjà au "combat" alors que moi après le débarquement du 6 juin (j'avais 5 mois) ma famille est partie au maquis dans le coin de Maël Carhaix (22) mon oncle instituteur (beau frére de ma maman) étant chef de réseau résistant (Commandant Denis (son pseudo) chef du bataillon Guy Môquet)

En m'excusant de "polluer" ton sujet me voici pris en photo au maquis en septembre 44 puis après la libération en 45 je côtoyais déjà du "militaire" puisqu'assis sur peut être un GMC US