La villa arabe



Ce nom de "villa arabe" n'est pas de mon invention (pour une fois)

Je me suis contenté de répéter ce que j'avais vu et lu plusieurs fois en rapport à ce bâtiment.

Bonjour à tous les amoureux de la grande île,

En 1981, M AKRAM, Directeur Général de la SECREN, qui avait pris la succession de M Lucien SAZY, avait fait parvenir aux quelques Assistants Techniques en service dans son entreprise, une invitation pour assister à la cérémonie de "Couronnement du Mât Royal", ou Tsanga-Tsaigny, à Ambatoaranana, résidence du roi de l'Ankarana. M AKRAM était lui même membre de la famille royale. Avant le départ, il nous avait donné quelques recommandations pour éviter tous incidents: soyer à 7 heures sur place, nous irons ensemble rendre hommage au roi, ne venez pas la veille, que les femmes portent les cheveux tressés, etc...



1 - La résidence royale

Le royaume de l'Ankarana se situe dans la partie nord ouest de la province de Diégo Suarez, sur une étendue limitée au Nord par le cap d'Ambre, Ambazoana au Sud, Bemarivo à l'Est, et l'île Nosy Mitsio à l'Ouest. Le peuple Antakarana est descendant des tribus nomades Sakalaves de Boeny des environs de Mahajunga. Il s'était séparé en deux parties; l'une d'elles s'était installée aux environs d'Ambilobé.

2 - Le drapeau du peuple Antakarana



Cette cérémonie traditionnelle de couronnement (Tsanga Tsaigny) organisée tous les cinq ans par le roi a pour but de rassembler la plus grande partie du peuple de l'Antakarana. Les différentes manifestations se déroulent sur deux semaines dans les villages qui contribuent à la préparation de la dernière journée au cours de la quelle a lieu l'arboration du Mât Royal (action d'arborer, ou planter). C'est l'occasion pour le roi de rencontrer ses sujets pour mieux les connaître, et de témoigner de la fraternité de son peuple envers les autres peuples. Des invitations sont envoyées aux représentants des vazaha, des karana, des arabes, des chinois , des somalis etc...

Mais l'amitié envers les vazaha français est particulière, car un pacte d'alliance avait été signé en 1776, entre le roi Lamboeny 1, et le royaume de France, représenté à l'époque par le Seigneur Benyowisky. Lors du conflit armé qui a eu lieu, au milieu du 19 ième siècle, entre les peuples Hovas et les peuples Antakarana, le roi Tsimiaro 1 demanda le renfort de l'armée française. L'amiral de Hell, en poste à la Réunion dépécha en 1841 ses troupes pour libérer l'Antakarana de la domination Hovas.

3 - Le village royal de Ambatoaranana

Le village d'Ambatoaranana (ou Ambatoharanana) se trouve à l'ouest des montagnes et grottes de l'Ankarana. Pour s'y rendre à partir de Diégo Suarez, il y a lieu de prendre la route nationale n° 6 sur 120 km jusqu'à Marivorahona, puis prendre la piste vers la mer sur une quinzaine de km, en traversant le village de Antsaravibe et la rivière Mananjeba.





La résidence royale est située au milieu du village devant l'esplanade ou sera implanté le mât.



4 - Hommage au roi

Avant le début de la cérémonie nous avions été invités (les hommes seulement) à aller rendre hommage au roi. Il était assis sur un fauteuil dans sa cazaha, nous l'avons salué, il nous a serré la main, et nous a invité à nous assoir en cercle. Nous sommes restés ainsi une dixaine de minutes. Puis nous lui avons remis chacun notre présent. Il s'agissait d'un billet de 500 FMG. Pour resortir de la cazaha il fallait marcher à reculons pour rester face au roi.

5 - Arrivée de la famille royale

La famille royale passe devant la résidence royale. Elle est conduite par le chef du protocole, maître des cérémonies. Seulement ces membres de la cour sont autorisés à porter une arme durant la cérémonie.



6 - Les présents

Des femmes arrivent avec des présents qui seront remis au roi.



7 - La chaise à porteurs

Les organisateurs préparent la chaise à porteurs avant d'aller chercher le roi.



8 - Préparation du trou

Avant de planter le mât, l'un des membres de la famille royale a déposé au fond du trou un objet très significatif et chargé de symbole. Je n'ai pas su ce que c'était. La personne qui est dans le trou porte son fusil; il est donc un membre important de la cour.



8 - Le mât en deux parties

Le mât est en deux parties. Les différents éléments ont été confectionnés dans plusieurs villages. Le transport de ces éléments vers Ambatoaranana donne lieu à des festivités à chaque traversée de village. Et c'est ainsi que le peuple s'est regroupé progressivement avant d'arriver à la résidence. La veille de l'arboration il y avait des milliers de gens dans le village. C'est la raison pour la quelle nous ne sommes arrivés qu'au petit matin.



9 - Des femmes en trance

Un groupe de femmes était très exité depuis la veille. Au moment de l'arrivée du roi, elles étaient en trance..



10 - Arrivée du roi Tsimiaro 2

Le roi, porté par 4 membres de la cour, arrive à la cérémonie. Il porte son chapeau bicorne, sa cappe à galons dorés et son sabre d'honneur.



11 - La tenue vestimentaire

Ces éléments de la tenue vestimentaire étaient ceux de son père, le roi Tsilana 3 qui régna de 1924 à 1959. celui ci avait combattu durant la 1ière guerre mondiale, il avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur. Après avoir exercé la profession d'instituteur, il fut nommé Gouverneur principal d'Ambanga. Le sabre était celui de son ancêtre Tsimiaro 1, gravé à son nom et offert par l'état français.



12 - Erection du mât

On peut observer l'assemblage des 2 parties du mât.



Les membres de la famille royale tirent des coups de feu en l'air. On peut voir la fumée. Les vazaha sont restés à l'écart.



13 - Scène de spectacle

Une scène de spectacle avait été jouée par les habitants des villages. Ils avaient formé trois groupes de guerriers avec des pics: Un groupe représentant les Antakarana, un groupe représentant les Hovas, et un groupe représentant les soldats français. Les deux premiers groupes avançaient, puis reculaient, jusqu'au moment où les vazahas sont arrivés pour libérer les Antakarana. Je n'ai pas de photo, car je n'ai compris la scène que trop tard.

14 - Le sacrifice

Comme c'est de tradition, la fête se termine par le sacrifice d'un zébu. Le roi saigne la bête avec son sabre. A la fin de la fête chaque participant a pu rentrer chez lui avec un morceau de viande. Le sacrifice est un symbole du partage.

On peut appercevoir les guerriers avec leur pic en arrière plan.



15 - Les quelques vazaha

Parmi ces milliers de participants à ces cérémonies, nous n'étions que 8 vazaha: Mon collègue Richeboeuf, moi même et nos épouses, et quatre amis coopérants enseignants, M et Mme MADEC, M et Mme REUT. Il me semble que c'est Mme REUT qui est derrière mon épouse qui a les cheveux coiffés avec des tresses.



16 - Commentaires.

Le roi paraissait très fatigué lors de cette cérémonie. Il est décédé l'année suivante en 1982, il règnait depuis 1959. Son successeur a été le roi Tsimiaro 3 qui a régné de 1982 à 2001. Le roi actuel est Issa (renseignement de Jean Léon).

Ces renseignements ont été tiré d'une brochure de 35 pages, écrite en 1967, par M Jacky Rasidy-Mamba, écrivain public à Ambilobe, et édité par la DCAN Diégo. Sur internet il est possible aussi d'accéder à des sites en tapant "Tsanga Tsaigny" ou "Tsangatsainy", ou "couronnement mât royal". Je dispose aussi d'un CD que j'avais acheté à la boutique de l'hôtel à Nossy Be, lors de mon voyage à Madagascar en 2006. Ce CD, en plus de décrire l'île aux parfuns, retrace l'histoire de Madagascar, et l'histoire de l'Ankarana.

La dernière cérémonie de couronnement du mât royal a eu lieu le 18 octobre 2007. Il est donc probable que la prochaine aura lieu à la fin de la saison sèche de l'année prochaine, c'est à dire vers octobre ou novembre 2012.

Dans un prochain courrier de placerai l'allocution prononcée par le roi lors de la cérémonie de 1967.

Alain

Merci Alain pour ce reportage

d'une cérémonie qui m'était inconnue.

Bonjour à tous,

Je joints une copie de l'allocution prononcée par le roi Tsimiaro 2, en novembre 1967, à l'occasion de la cérémonie de couronnement du mât royal. Cette allocution avait été rédigé par M Rasidy Mamba.





Je joints aussi la lettre de remerciement de M Roumeguère, consul général de France à Diégo Suarez du 21 novembre 1967.



Je pense que la photo, que Jean Pierre avait placée sur le post précédemment, avait été prise en 1967 à l'occasion de cette cérémonie. Avec les remerciements de Jean Pierre, je replace cette photo de la visite du consul général au roi avant la cérémonie.





Alain

bonjour à tous



merci à Alain CLOAREC pour ce remarquable reportage qui nous renseigne, voire nous apprend sur tout un aspect des traditions et usages encore en vigueur à Madagascar et qui sont méconnues pour beaucoup d'entre nous.

On prend plaisir à venir lire les échanges sur ce forum. Il ne faut cependant pas trop espacer nos visites car cerains membres maitrisent parfaitement Diégo and Co et nous apportent réguliérement de nombreuses précisions ou anecdotes.



Merci encore pour toutes ces infos. Continuez comme çà.



Michel

J'en apprend des choses que je ne savais pas, moi le plus vieux des ACB qui a fait la BAN Diego Anrakaka en 1946,1950

A Alain Cloarec



Quelle chance pour toi que d'avoir vécu cette étonnante cérémonie.

Et merci de nous la faire vivre de si belle façon.

Oui,Alain,
Je suis en contact avec sa fille!

En parlant de cérémonie je vais vous narrer une histoire qui me hante encore.
Nous sommes en 1981 et une personne proche,vient me voir affolée et me dit : Il faut absolument que tu viennes, je viens de voir un voyant qui me dit qu'il va y avoir un accident d'avion et que comme tu ressembles au pilote qu'il a décrit. Cela fait 14 ans qu'il n'y a pas eu d'accident à Air Madagascar. Je ne crois pas à ces histoires de voyance mais je décide un peu par curiosité mais surtout devant son insistance de m'y rendre. J'arrive dans une maison assez sombre, il y a un viellard des bougies et une femme plus jeune tous deux assis à même le sol. La cérémonie commence, la jeune femme se met en transe et l'homme lui pose des questions. Il rentre en communication avec les ancêtres par l'intermédiaire de la femme médium qui lui répond dans un malgache très ancien d'après la personne qui m'accompagne.J'avoue que je suis très impressionné surtout quand le médium décrit l'accident d'avion: le feu et la mort de tous les passagers. Le pilote est bien un vazaha mais ce n'est pas moi d'après le voyant. Il me donne en guise de protection un petit bijou en or et un petit miroir de poche que j'ai toujours conservé dans ma sacoche de vol et il me dit de ne pas partir en vol le jeudi suivant.
Je me débrouille pour ne pas être en vol le jeudi suivant (pas absolument convaincu mais on ne sait jamais) et il ne se passe rien ce jour là.
Ce n'est que le lendemain le vendredi que l'avion s'écrase dans la forêt primaire faisant 19 morts et en effet le pilote me ressemblait physiquement, âge et situation de famille...
Depuis ma vision sur les Voyants, les Médiums, les Sorciers a beaucoup changé.

A Bibi67C



Je ne crois plus beaucoup au hasard.

Quant à la prémonition, elle est parfois étonnante, comme ici dans ton histoire. Et ça fait partie totalement de la vie malgache faite de légendes et d'histoires extraordinaires.

TEXTE DE RAYBAN 35


Pour le CA, nous avons été progressivement envahi par les malgaches à qui nous avons passé tout les stocks de pièces détachées sauf les moteurs complet, et les pneumatiques des PL rapatriés à la Réunion, les Pl du services incendie sont resté là bas ainsi que les vieux R23 et T55 ainsi que le Ford, mais les 2 berliers neuf sont rentrée à la réunion, puis nous avons quitté le centre auto pour UM , les bureaux à droite en rentrant dans l'UM soit en face de l'état Majors nous ont été affecté, nous sommes resté là pendant un peu plus de 2 mois, j'ai formé deux malgaches pour le groupe électrogène et nous remplissions des caisses avec ce qui ne devait pas rester là bas, et le dernier jour nous avons eut une cérémonie de présentation au drapeau, une fois pliée, nous avons evacué la base en 5 mn je ne plaisante pas, nous étions encore avec nos tenues Blanche, la vieille ambulance Peugeot + 2 autres fourgon nous on embarqué, descendu au port ou le Champlain était prèt à appareillé, nous avons laissé les fourgons sur le quai, sommes monté sur le Champlain qui à peine étions nous sur le pont à largué les amarres, il a laché 3 coups de sirène et nous sommes partis pour la Réunion, ou nous étions 5 jours plus tard, nous avons remis les véhicules et les caisses à l'UM du Port des Galet, ou nous sommes resté 4 jours puis retour en France.

Voila cela à fait un peu mal cette façon de partir, mais bon nous n'étions plus chez nous depuis un moment déja.
Un collègue que j'ai retouvé,et qui a fini comme liquidateur!

La piscine de l'Hôtel de la Marine



Suite et fin avec ces deux derniers clichés.







Photos (c) Michel501 - Diégo-Suarez - Ex piscine de l'Hôtel de la Marine. Octobre 2011.

Bonjour à tous

à Jean léon et Michel 501 merci pour ces superbes photos, mais je préfère garder le côté positif de Diégo , c'est vrai que nous y étions dans la bonne période !

j'idealise mes souvenirs de madagascar ,mais c'etait ma vie il y a 41 ans et tous ces beaux souvenirs restent intacts Amities à tous gene

à bibi67C pour confirmer les dires (ou ecrits) de Jean léon et grace à une photo de Daniel Bigot

ce petit montage pour bien situer ta photo des fois que certains ne connaissent pas Cap Diégo

salut la royale c'st ou le c i d

monte à bord Charly, la traversée est gratuite

Et en plus tu es en sécurité c'est moi qui suis à la barre !!!

Message 841



Merci Gérard pour ton montage photo.

Je précise que l'entrée du camp est à gauche du grand rocher et que les bâtiments militaires visibles sont situés au fond de ce camp.

Bonsoir à tous,

Beau le montage, Gérard (msg 841) et sympa la réponse de Jean Léon (msg 845)...

Comme lui, il "me semble" qu'il y a un lézard comme dirait Dusek (parlé légion dans les années 70/72).

Je pense que notre ami Bibi67c ne m'en voudra pas pour avoir annoté la photo de son msg 822 comme ci-dessous :







Et pour positionner tous ces bâtiments, une vue aérienne de Cap Diégo de la fin des années 1960.







Pour Gérard, je pense que la photo de son msg 841 montre la plage à gauche de la vue ci-dessus et que, peut-être, le bâtiment visible "pourrait être" celui situé à côté du carrefour (???).



Je profite aussi pour confirmer à Dusek qu'en 70/72, ce détachement Légion à Cap Diégo était répertorié comme Centre d'Instruction Débarquement (C.I.D.) mais assurait surtout, entre autres formations spécifiques Légion, les pelotons de Caporaux et de Sergents. Pour info, en 70, il était dirigé par le Lt DUFOUR secondé par l'Adjudant LEBCHEK (Orthographe non garantie).

Véluma,

Roger

bonjour les amoureux de l'île rouge

à roger56 merci à toi maintenant on en sait beaucoup plus sur cette base c'est Charly qui va être content

une photo déjà parue sur le forum

en route pour cap Diégo

salut Gerard sur ta photo on semble reconnaitre l'arriere du navire amiral de la flotte malgache amities et bonne journée Gene

salut la royale oui super les photos cela ma rappel de bon souvenir à par le peloton caporal j'en ai (ch"""""") mais le reste impec les stages de débarquement etc etc si vous le permettez je vais copier les photos amitié légion charles

Bien vu Gene, c'est bien le Fanantenana

Grace à Daniel Bigot notre représentant sur place 4 photos du C I D , les batiments semblent toujours prêts à accueillir notre ami Charly, quelques toles à remplacer et c'est bon en tous cas ils n'ont pas l'air d'être affectés à autre chose, Le point de vue sur la rade devait être superbe !

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