Il ne nous protégeait que contre les chutes de matériaux. Pour le reste, notamment les risques liés à l'électricité, il était peu protecteur.
- celui que j'ai porté, à la même époque dans la Marine était plus efficace.
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Fabriqué en bakélite, il était équipé de lunettes de protection. Il était complété par le port de la cagoule; à cette époque inconnue des sapeurs-pompiers civils. Ainsi, nous étions protégés contre les chutes de matériaux, les risques d'électrocution et ceux liés à la chaleur. De surcroit, le poids plus léger que le casque acier était un atout; notamment lors des interventions de longue durée.
A partir de 1986, notre tenue de feu a connu une avancée majeure avec l'arrivée du casque F1. D'abord décliné en matière chromée, il a été produit plus tard avec un code couleur: le rouge pour les hommes du rang, le jaune pour les sous-officiers et le blanc pour les officiers.
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Ces couleurs permettent d'identifier le niveau et la fonction de chaque intervenant sur une intervention conséquente impliquant plusieurs engins. Lors de son arrivée, un chef de groupe doit pouvoir identifier rapidement chaque chef d'agrès. Ce casque nettement plus protecteur que ses prédécesseurs est construit avec une matière qui résiste aux plus fortes températures. Lors d'un feu d'appartement, lors de l'attaque par l'intérieur, le tuyau d'alimentation a éclaté; privant le porte lance d'eau. Avec le conducteur de l'engin pompe, nous avons remplacé le tuyau défaillant en quelques instants. Le porte lance est sorti du lieu incendié avec son casque déformé mais indemne. Avec l'un des autres casques, il aurait été gravement brulé. Il a été protégé également par sa cagoule devenue obligatoire et son ARI sur lequel je reviendrai plus loin. Le casque F1 est équipé de deux visières. La première, transparente sert à la protection contre les projection d'éclats de parebrise lors des désincarcérations.
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La seconde, plus importante, est destinée à la protection complète du visage; notamment contre le rayonnement. Elle est dorée à l'or fin.
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La protection respiratoire a toujours été une priorité. Sur la photographie suivante datée de 1986...
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Nous distinguons trois équipements différents. Trois sapeurs-pompiers, dont l'auteur de ces lignes, portent le casque acier, en fin de vie opérationnelle, avec un Appareil Respiratoire Isolant à circuit ouvert de la marque Commeinhes Remco en bi bouteilles; doté d'un masque panoramique. Un sapeur-pompier s'équipe d'un ARI à circuit fermé de la marque FENZY. Lui aussi porte un casque acier. Un cinquième sapeur-pompier, vu de dos, est équipé d'un casque F1; en essai à cette époque. Il est équipé d'un ARI à circuit ouvert identique aux deux premiers décrits mais à un détail prés. Les deux premiers, dont moi-même, sont dotés de masques de type araignée. Il s'agit du mode de fixation sur la tête réalisé à l'aide de sangles en matière souple non synthétique. Nous n'avions pas encore les cagoules. Les cheveux se prenaient dedans. Le masque du collègue doté du casque F1 s'adaptait directement sur les deux ergots du casque à l'aide de deux attaches spécifiques.
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Pour des raisons de sécurité, une intervention est obligatoirement réalisée en binômes.
Lors de leur équipement, à bord de l'engin de secours, les deux membres de ce binôme s'aident mutuellement. Cependant, le porteur doit s'assurer de la mise en place correcte de son masque. Avec cet équipement, il devait contrôler le bon positionnement des points d'attache au niveau des ergots. Vers la fin des années 1990, ce dispositif a évolué avec un système à filet et à "serre tête" plus sécurisant.
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Ces ARI sont équipés de lignes guide; autrefois appelées lignes de vie. Elles nous aident à nous diriger dans les lieux enfumés où la visibilité est réduite à l'extrême et où le cheminement est toujours dangereux. En cas d'incident, elle aide à retrouver le sapeur-pompier en difficulté. Ils sont dotés également de détecteurs d'immobilité. Lors d'une inaction du sapeur-pompier supérieure à une temporisation, un appareil commence à émettre un léger bip sonore. Si le sapeur-pompier ne se met pas en mouvement, une alarme sonore importante s'active. Le chef d'agrès doit entreprendre le sauvetage de son collègue en difficulté. Les ARI ont tous une autonomie limitée à environ une demi heure pour les circuits ouverts et variable, en fonction du type, de deux à quatre heures pour les circuits fermés. Un sapeur-pompier est désigné pour gérer la présence des porteurs d'ARI en intervention. A cet effet, il dispose d'un tableau. Celui-ci comprend autant de points d'attaches que d'ARI en dotation dans l'engin de secours. Chaque appareil est identifié par une étiquette avec un numéro. Lors du départ de chaque porteur, il a l'obligation de noter le numéro et l'identité du porteur. A l'issue des délais évoqués, si le porteur n'est pas sorti, il averti son chef d'agrès qui prend les dispositions pour se rendre auprès du porteur impliqué et, au besoin, le secourir. A la fin des années 1980; nous avons enfin été dotés des cagoules de protection.
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Depuis le début des années 2000, les agents chargés de la lutte contre l'incendie sont totalement protégés par une série d'EPI. Fabriqués, pour la partie vestimentaire, en kermel viscose, ils se répartissent sur au moins deux couches. Sans parler des sous vêtements obligatoirement en coton, nous portons en première couche une chemise et un pantalon F1 et en seconde couche une veste et un surpantalon de feu imperespirants. C'est à dire que tout en étant étanches à l'eau venant de l'extérieur, ils laissent passer la sueur.
Maintenant, j'aborde succinctement le casque F2.
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Il est utilisé par les sapeurs-pompiers soit pour les opérations de sauvetage déblaiement, lors d'un effondrement d'immeuble, ou pour l'extinction des feux de végétaux. Normalement, dans ce cadre le sapeur-pompier porte sa tenue de feu complète. Cependant, lors des opérations de surveillance consécutives à l'extinction, il lui est recommandé, comme nous le voyons sur cette photographie, de l'alléger. Il nous reste à traiter certaines interventions spécifiques; celles liées aux risques chimiques ou à la radioactivité. Je précise que la radioactivité, pendant vingt ans a été ma spécialité. J'ai la qualification "RAD 2"; c'est à dire celle d'équipier de la CMIR. Dans ce cadre, j'ai été amené à utiliser des Appareils Respiratoires Filtrants.
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Je précise que ces appareils ne sont pas des masques à gaz. Le manuel de radioprotection, édité en 1992 par le Ministère de l'Intérieur, nous donne la définition suivante: "L'appareil respiratoire filtrant est conçu pour protéger les voies respiratoires contre certains gaz radioactifs comme l'iode ou les poussières radioactives. Tous les gaz ne sont pas arrêtés par le filtre de charbon actif. Par exemple, le tritium (voir la table de Mendeleïev) peut pénétrer. La protection, si dans la plupart des cas est suffisante, n'est pas totale". J'ajoute que ce type d'appareil ne filtre pas le monoxyde de carbone omniprésent sur un feu. Voici la raison pour laquelle il est à proscrire dans la lutte contre l'incendie.
Le niveau de recrutement a été évoqué. Comme pour toutes les spécialités, il existe dans les activités de secours une hiérarchie avec des exécutants et des encadrants. Chacun est recruté avec ses propres prérequis. Le sapeur est sensé connaître un minimum de notions de bases comme, par exemple, en anatomie ou sur certaines règles de mathématiques ou de composition française. Les officiers, recrutés sur concours externes ou internes avec le grade de lieutenant ou de capitaine sont tenus de disposer d'un bagage qui leur permettra d'assimiler rapidement les formations qui leur sont imposées destinées à encadrer, soit au niveau de chef de groupe pour les lieutenants ou celui de chef de colonne pour les capitaines, les interventions sur lesquelles ils sont engagés. Les agents, venus de la base, qui disposent d'unités de valeurs reconnues et d'une solide expérience peuvent faire valider leurs acquis de l'expérience. Lorsque j'ai été reçu à mon concours de Major, en 2001, j'ai été intégré au groupe des lieutenants avec une validation de l'Ecole Nationale Supérieure des Officiers de Sapeurs-Pompiers. Je ne me permets surtout pas de juger les dispositions prises par la Marine ainsi que les avis des uns et des autres. Mais en terme de recrutement d'un futur cadre qu'elles missions d'encadrement lui seront-ils confiés? De quel Bac devra t-il être titulaire? Un bac scientifique ne me choque pas. Dans le cadre d'une intervention conséquente en milieu fermé, par exemple un navire, il sera amené à raisonner sur des notions tels que les volumes, la nature des risques comme les produits dangereux et leurs effets. Naturellement ses formations devront comporter une partie théorique et une autre pratique réparties sur les proportions de 40 et 60 % en appliquant un adage que j'ai appris dans mon activité que que la théorie doit être pratique et la pratique encore plus pratique.
Je conclus en écrivant que j'admire le cursus de Joël. Parti de rien, par son travail, il est arrivé à un niveau qui mérite le respect. Avec les dispositions règlementaires actuelles, par la validation des acquis de l'expérience il obtiendrait un grade équivalent chez les sapeurs-pompiers professionnels à celui de lieutenant.
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