Pour Caodai
Félicitations, admirable reportage sur Agadir.
Au sujet des habitations marine, je ne me souviens pas du tout de la "Cité des Oiseaux" par contre très bien à Inezgane des Chalets Marines, surtout le N°32 que j'ai occupé pendant 3 ans 1956/59.
Derrière ces derniers il y avait un petit quartier européen peut être s'agit il de celui la.
Diapo 1956
Photo 30 ans après, prise lors d'un voyage, chalets occupé par la gendarmerie royale 1986.

Pour Collemant,

Tu m'as devancé avec ta photo car je m'apprétais justement à montrer quelques vues successives de la baie pour juger des changements.

La première du début des années 50 montrant l'Immeuble Consulaire terminé



La seconde prise en 1969 lors de mon voyage à Agadir



Du même endoit les vestiges du Talbordjt déjà recouverts de végétation.



La troisième contemporaine avec les excès de construction



Sur la gauche, on peut remarquer que l'Immeuble de la SATAS est toujours là ...

Pour Bourneton,

Tu as sans doute raison, les chalets Marine et la Cité des Oiseaux devaient être en des endroits différents.

J'ai d'ailleurs la photo d'époque du chalet 49

Bonjour à tous

Après l'évocation de ce qu'était la vie heureuse à Agadir telle que nous l'avons connue,il est bon de rappeler les évènements vécus par tous ceux d'entre-nous, Pingouins et Marins d'Escadre, qui ne ménagèrent pas leur peine lors du séisme.

50 ans. Un anniversaire… le 29 février 1960 23H 40

… Il semble indispensable avant tout de rendre un vibrant hommage aux premiers marins français qui sont sortis de leur Base d’Aéronautique navale alors qu’ils s’apprêtaient à se reposer pour plonger dans les ténèbres de la ville transformée en un vaste champ de ruines encore recouverte par un énorme nuage de poussière de ciment.

Ils étaient hébétés parce qu’ils venaient de subir et par l’ampleur du désastre qu’ils découvraient mais, leur obsession était de porter secours…

Dès qu’ils ont pris conscience de la gravité de la situation ils se sont en effet affairés au milieu des blocs et des gravats pour sauver des vies. Leur intervention a été salvatrice car ils étaient nombreux, jeunes, à proximité, équipés, organisés et imprégnés du devoir.

Leurs moyens de communication, leurs moyens logistiques, leurs moyens sanitaires,leurs réserves se trouvaient au cœur même de l’événement et leurs bâtiments n’avaient pas trop subis de dégâts.

Il n’en fut pas de même pour les trois compagnies des Forces Armées Royales qui ont du dans un premier temps se dégager eux-mêmes des décombres de leur cantonnement.Cela fut également le cas pour la Gendarmerie dont l’immeuble a été détruit.

La plupart des militaires français (1400 marins et 350 Zouaves) qui sont intervenus immédiatement étaient logés sur la Base d’Aéronautique navale située à 7 km du centre ville et de ce fait relativement épargnée.

Certains hélas vivaient en famille en ville ou dans les environs et c’est ainsi qu’une cinquantaine d’entre eux y laissèrent la vie. D’autres encore se trouvaient à bord de navires ancrés dans la baie.

Un important complément de matériel et un contingent supplémentaire de 2000 marins français furent transférés par la flotte française en cours d’exercice en Méditerranée.

Certains bâtiments devaient faire ensuite escale aux Canaries au moment
du séisme. Ces bâtiments français ont mis aussitôt le cap (à 30 nœuds) sur Agadir qu’ils atteignirent le 1er mars vers 23h sans d’ailleurs pouvoir accoster car le port était trop endommagé. Il s’agissait des escorteurs : Château Renault , Kersaint ,d’Estrées , Vauquelin , Maillé-Brézé , Chevalier Paul , La Bourdonnais .

Cette flotte avait à sa tête le croiseur Colbert commandé par le Capitaine de Vaisseau Salmon qui fit installé immédiatement un Etat Major sous les ordres du Capitaine de Frégate de Joybert, futur chef d’Etat Major de la Marine (Rapport du Capitaine de Vaisseau H.Bigot).

Les escorteurs rapides : Gascon , Basque , Lorrain , Picard ainsi que deux sous-marins arrivèrent peu après.

Grâce aux bâtiments français sur place, les marins ont pu nourrir
7 000 rescapés et distribuer 750 kg de pain chaque jour. Ils ont fourni immédiatement 150 tonnes de vivres et ont mis en place 200 tonnes de matériel de secours.

Les trois hélicoptères du porte avions La Fayette transféraient les vivres stockées surles différents bâtiments vers le PC d’Inezgane. L’un d’entre eux s’écrasa dans les dunes suite à un manque de visibilité du au brouillard. Ce fut le seul accident aérien qui ne fit d’ailleurs pas de victimes.

Au cours de la première semaine 1 850 blessés ont été soignés sur la BAN
par les équipes médicales de la Marine Nationale et 212 médecins détachés du contingent français stationné en Algérie. Au cours de cette même semaine infernale, les marins ont évacué pas moins de 3 232 rescapés. Dans la seule journée du 1er mars 1050 blessés ont également été évacués et600 le lendemain.

Le 2 mars à 19h 2440 corps avaient déjà été enterrés…

Les 18 avions de l’Aéronautique navale française (Lancaster, Junkers 52, SO30 P,SO 95, Bloch 161) entrèrent en action immédiatement. On a compté 35 rotations endeux jours avant l’arrivée massive de l’aide internationale qui fit monter en puissance letrafic aérien à Agadir etsur tout le territoire marocain.

Un Globemaster américain transporta des bulldozers tandis que des appareilsallemands ( 4 Nord 2500 ), Italiens ( 2 Nord 2500 ), Espagnols ( 6 C54 ), Portugais ( 2DC4 ), américains ( 6 avions de transport dont 2 Hercule C130 ) amenaient du matériel d’Europe.
Les Américains se posèrent avec du matériel lourd, 150 militaires, 10 médecins et des ingénieurs en déblaiement.

Du côté de la mer, pratiquement en même temps que les 20 bâtiments français, 5 navires Néerlandais dont le porte-avions Karel Dorman, le croiseur US Newport News et la frégate espagnole Maganalles rejoignaient la zone. Des cargos de commerce firent également route vers Agadir: le Zagora , le Tadla et le Mintaka .

La Grèce dépêcha le destroyer Argonaphtis, l’Italie le destroyer Indomito tandis que la Royal Navy envoyait sur zone le ravitailleur Ryne et le dragueur Darlaston .

D’autres bâtiments français rejoignirent Agadir : les escorteurs
Goumier et Malgache ainsi que les LST Laïta , Odet , Arzew .

Le porte avions La Fayette ssurait quant à lui le transfert de 2800 hommes des Forces Armées Royales Marocaines depuis Casablanca jusqu’à Agadir, tandis que 2Nord 2501 français effectuaient des rotations entre ces deux villes.
Ainsi, au Camp Cazes de Casablanca, on a dénombré plus de 132 mouvements aériens militaires français entre le 1er et le 3 mars.

Le vice amiral G.Cabanier commandant l’escadre a naturellement adressé de chaleureuses félicitations aux militaires français et a notamment ajouté :

« le PrinceMoulay Hassan m’a dit la reconnaissance que le peuple marocain vous devait. Il m’ademandé d’être son interprète et celui de Sa Majesté Mohammed V auprès de vous ».

Le Mérite Civique a été décerné aux marins sauveteurs un peu plus tard.

Le Premier Ministre français Monsieur Michel Debré adressait pour sa part le 6mars 1960 le message suivant aux marins français :

« Le Gouvernement de la République Française à vivement apprécié la promptitudeavec laquelle vous avez répondu à son appel en portant l'Escadre au secours despopulations sinistrées d'Agadir, ainsi que le dévouement et l'efficacité intelligente dontont fait preuve au cours des travaux de sauvetage, les Etats Majors et les Equipages.Mention spéciale doit être faite pour le service de Santé qui a réussi malgré lesconditions difficiles à sauver de nombreuses vies humaines. Je vous demande de transmettre ce témoignage de ma satisfaction à tous les Officiers, Officiers Mariniers,Quartiers maîtres et Marins sous vos ordres ».

Ces paragraphes sont extraits d’un récit publié en octobre 2009 par Jean Pinel(dont le frère avait péri sous les décombres de l'hôtel Saada)

Bonjour,

Et merci de cette narration. J'espère qu'un quelconque ministère s'interessera à cet anniversaire. Il serait peut être bon de mettre en avant, de temps en temps, un élan de solidarité tel que celui-ci. Il dénote non seulement le dévouement, mais aussi un savoir faire, un sens de l'organisation, notamment des gens de mer, face à un évennement soudain et imprévisible, les secours agissant sans préparation planifiée et donc en totale improvisation. Il rappelle également la nécessité de disposer de moyens humains et matériels. Le récent désastre Haïtien en est une fois de plus une démonstration, comme l'a été l'intervention américaine. Alors que les moyens prévus comme par exemple ceux qui chargés de la gestion et de l'intervention avant, pendant et après Katrina ont été vivement critiqués. Il prouve, enfin, la nécessité du respect des normes, les catastrophes le rappellent régulièrement et l'accident du minaret de la semaine dernière en prouve l'évidence. Quoiqu'il pouvait être considéré comme un monument historique, il serait chez-nous un ERP et astreint au respect des règles de ceux-ci.
Encore bravo pour le récit et respect pour ceux qui ont vécu la tragédie.

Cordialement TUR2

Caodai,bonjour et merci pour ces images d'Agadir.Je me souviens très bien de l'arrivée de Boselli et de son Mistral.Embarqué à la 56/S le 18 janvier,nous avons faillis aller au trou pour nous être trop approchés de cet appareil!!!
Je vais essayer de transmettre des images de sorties en VN 55/58

Deux photos qui nous replongent 50 ans en arrière.

Caodai, je te félicite pour le compte-rendu de cet épisode catastrophique à Agadir le 29 février 1960,nos Marins ont fait du bon boulot,je n'étais pas encore sur le Picard ,j'ai embarqué après le départ de de Gaulle.
Sur zone il y avait aussi le pétrolier ravitailleur "lA BAÏSE" et 2 sous-marins.l'Ambassadeur de France au Maroc était Monsieur Alexandre Parodi,le CF Thorette-CDT la BAN Agadir,l'amiral Granger-Veyron CDT Marine Maroc.

Je pensais bien qu'à la lecture de la narration des évènements que j'ai rapportés, plusieurs d'entre-vous se manifesteraient parcequ'ils en avaient été les acteurs, j'ai même pensé que certains pourraient se reconnaître sur les quelques photos prises dans les ruines et à la base, mais c'est peut-être vraiment trop demander ...

Quelques mois aprés la ctastrophe j'ai rencontré un appelé , marseillais comme moi et démobilisé , qui m'a relaté les terribles évennemnts
et les actes de courage de nos cammarades , dont certains trés choqués bien au dessus du stress ont du êttres rappatrié sanitaires .
Trés dur .
Amitiés

Caodai
Merci pour ce reportage j'ai fait parti du premier groupe qui est parti de la base, la catastrophe de Haïti cinquante ans après a fait resurgir de douloureux moments.
A cette époque nous n'avions pas de téléphones portables pour prévenir les nôtres, mes parents ont sus que j'étais vivant 4 jours après la catastrophe en me voyant en photo à la une de Paris Match sur les reste du SAADA sortant un vacancier américain, vous devinez la joie de la famille.
Par contre je n'ai aucuns souvenirs que l'on nous ait décerné le Mérite Civique.
Il faut lire le livre de Willy Cappe AGADIR 29 févier 1960 histoire et leçons d'une Catastrophe.
Continu le reportage, et merci.

Eh oui Franco, ce que tu dis de nos camarades est exact, dans l'action ils ne ressentaient pas leur fatigue, dans le bouquin de Toullec un pilote de SO30P de la 31S déclare qu'il n'a pas dormi durant près de 36 Heures, imaginons alors ce qu'éprouvaient ceux qui participaient au sauvetage dans les ruines, ça me rappelle un bouquin sur la Légion où il est dit même une bête n'aurait pas pu le faire...
Pas étonnant que par la suite certains aient eu besoin qu'on s'occupe d'eux aussi...

Amitiés

Caodai, à ce que m'a raconté le gars en question qui s'appelle Mamain (je l'ai perdu de vue) ce fut une expérience horrible pour certains, mais ils ont tenu jusqu'au bout, ce n'est qu'après rétrospectivement que la masse leur est tombé dessus les laissant hébétés dans les meilleurs des cas.
Dur très dur.
Amitiés

Bonjour les collègues !
Tout ceci me rappelle des souvenirs (tristes), étant présent lors de ce séisme !!
Effectivement le livre de Roger Le Toullec que je me suis procuré en son temps, relate bien ces faits par les témoignages qui y sont apportés.
J'étais donc à la 56 S, et de surcroit de service de nuit cette soirée là !
Donc souvenirs...
Sur le site "Agadir1960" il y a de bons souvenirs exprimés.

DULUC .
Je me souviens bien du PARIS MATCH en question pour y avoir reconnu aussi en premiere page , un marin que j'avais connu en 1956/1957. J'ai perdu ce numéro . L'as-tu toujours ?
Amitié tous.

Pour Carret,

Voici la page de couverture du Paris Match N°560, ainsi que deux photos intérieures montrant nos camarades en action.
Est-ce celui dont tu veux parler ?

Merci cher CAODAI ,
Non ce n'est pas de cette photo dont j'ai le souvenir . Peut-etre y a t-il eu plusieurs numéros relatifs a cette tragedie (elle l'aurait bien mérité). Le marin que j'avais reconnu a l'epoque etait en premier plan et le visage decouvert trés reconnaissable. Il s'affairait aussi, bien sur , au secours des victimes.

Pour Carret et Duluc,

Ne serait-ce pas plutôt dans Jours de France que se trouve votre photo

Voici les pages intérieures avec une légende qui semble bien correspondre ...

CAODAI tu es extraordinaire . Non ce n'est toujours pas de cette photo dont je garde le souvenir , MAIS j'ai quand même eu la grande émotion d'y reconnaître mon patron des JU 52 pour la periode (1957) ou j'avais été affecté à la revision moteurs de ces mythiques et improbales appareils : Le premier maître Carpentier (en haut et a gauche des deux photos).

Eh bien ! c'est déjà ça, content pour toi qui a souvent évoqué ton patron. Rectification pour le Paris Match, c'est le N°570 et non 560.

Bonne fin de soirée

pour Caodai et Carret
celle dont je parle est le photo au dessus de la legende '' Une cigarette pour le retour à la vie ''
il y a trois photos 2 ou on le sort et la troisimme en train d'allumer une cigarette mais c'est bien sur ces photos que mes parents m'ont reconnus
je porte le jersey

Bingo, comme on dit maintenant, j'ai donc tout bon, je vais rechercher la troisième photo ...

Que voici :

TU FAIS CARTON PLEIN CAODAI , ENCORE BRAVO !
C'est fou ce que tu as pu compiler comme documentation .
Amitiés et a nouveau un grand MERCI .

Pour Carret
Le couple des Carpentier etait des amis de mon epouse mais par contre je ne me rappelle plus le nom du second maitre qui est sur la photo
c'etait un fusco peut etre te rappelle tu ?

Duluc, bonjour et merci.
Non Carpentier est le seul que je reconnaisse sur toute la serie de photos .Il faut préciser aussi que j'avais quitter la base depuis le 12 décembre 1957 , soit 2 ans avant la catastrophe.