Salut,

Je sais bien que le matériel Aéro c'est pas votre truc, et que je perturbe vos échanges, mais comme il n'y a pas un seul radio volant qui intervient .... et vu le grand âge j'ai un joker !

A mon époque, nous n'avions pratiquement que du matériel Anglais ou Américain, Le tandem AN/ART13-BC 348 c'était ce qu'on pouvait avoir de mieux sur un aéronef .... En pouvait partir tranquille ... en CW ou en phonie dans les bandes aviation, même pas besoin d'antenne pendante ...



BC 348 dessus AN/ART13 dessous, à gauche en bas le calibreur de fréquences.

Bon dimanche

Si, JC Laffrat, ces matériels anciens ont toute leur place ici, et merci de nous les faire découvrir.

Au sujet du RRBM 8, ça me trottait dans la tête: la photo du récepteur prise à bord du Bélier montre un RRBM8 "basique"

On voit qu'il y deux emplacements vides et je crois me souvenir que sur certains modèles, ils étaient occupés par des tiroirs spéciaux, dont au moins un dédié à la liaison 11.
N'ayant jamais embarqué sur un navire "Senit" je n'en sais pas plus, ma seule petite expérience a eu lieu au CIN St Mandrier ou, aidé par mes collègues électroniciens Gélabert puis Faddi, je m'occupais de la maintenance des ERBM 7 du centre tampon Senit/Strida.

Max, ce jour là, les ondes suivaient le "vinoduc" Mostaganem - Brest !

Très bien vu le "vinoduc Mostaganem-Brest" C'était forcément du 12+2 .... parfois même du 13 +2 quand il provenait de Mascara ... Ah les Bretons, toujours des veinards, mais de bons marins ...

Après moult recherches, j'ai enfin trouvé une photo de la bête : l'ERBM 7 !
Ayant "sévi" (comme dit Keran) sur ce matériel pendant 4 ans 1/2 au CIN après l'avoir exploité 2 ans sur le De Grasse, il n'avait plus beaucoup de secrets pour moi (quoique ???)
La photo n'est pas très grande mais on voit bien la taille de l'objet.
Il est possible que cette photo ait été prise à bord du Maillé Brézé à Nantes, quelqu'un pourrait-il me le confirmer.
A côté, il s'agit vraisemblablement d'un TRBM 7.

Au risque de me faire réprimander, n'est-ce pas ce que le radio appelait le ''1KW''??
De mémoire, sur le Guepratte (refondu ASM comme le MB, il me semble qu'il était situé au CRS;
En espérant ne pas avoir trop de c...neries

Non, Boboss, tu as (partiellement) raison : Cet émetteur était improprement surnommé "le kilo" en raison de sa puissance, ce qui était exagéré. Pour mémoire, la puissance efficace était de 500 Watts (déjà pas si mal). Le kilowatt était la puissance dite "en crête de modulation".
J'ai encore tout le dossier de mon cours dans mes archives (cours écrit, plans, schémas réduits des différentes fonctions, réglages ...).
Pendant les cours de BS radio, c'était le "gros morceau" avec de nombreuses heures de cours théorique et de séances pratiques.

OK. Merci

Mon cher Caodaï,

Tu vois, comme ça tout le monde sera d'accord, je n'ai pas plus connu le matériel que tu nous indique que celui présenté par Noel, je parle du RRBM8...
Quoique le Ted Anurr, ça j'ai connu, et l'antenne caroline aussi, elle marchait bien pour la télé quand il y avait encore des chaines en VHF...

Bien amicalement TUR2

l'ERBM 7 si je me souviens bien 1kw et surtout l'accord des self en bas a droite..... comme son frere le trbm 7 400W

tabletop, je pense que tu fais allusion au matériel spécifique aux sous marins et à leur antenne fictive.

Bonjour les amis radios,

A lire vos échanges je vois que vous avez plaisir à évoquer les matériels avec lesquels vous avez travaillé .... Mais vous êtes à peu près tous de la même génération ou a peu près. Ce qui facilite les échanges, et les clins d'oeil et parfois les même souvenirs. Quand Max Péron me dit en voyant l'ART/13 Q Je n'ai pas connu cet équipement mais ça sent bon la radio "traditionnelle". Et que Tur2 me dit qu'il n'a pas connu l'RRBM8. ... C'est gentil et sympathique et ça me fait plaisir ! Mais ça montre quand même que si nous faisons tous partie de la grande famille des radios, l'enseignement que j'ai reçu n'est pas du tout le même que le votre, ni le métier que j'ai exercé pendant mes 18 ans d'Aéro.

Je vais essayer d'être bref, je m'explique ;

À la création de l’Aéronautique navale en 1937, les radios volants sont recrutés parmi les brevetés de l’École des radios la Marine nationale et continuent ensuite d’être certifiés volants à l’école d’Hourtin, ils le seront jusqu’à la défaite de 1940 après laquelle cette école sera fermée.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la nature des missions confiées aux bombardiers de la Royal Air Force et de l’US Army Air Force fera des opérateurs radios des mitrailleurs. Généralement deux par équipage, pendant que le premier est à son poste de veille, le second prend position dans les tourelles ou aux sabords pour seconder les mitrailleurs en titre. À l’issue de leur cycle de formation les radios brevetés sont ensuite envoyés en stage dans une école de mitrailleurs.

A partir de 1942 à la demande de l’Etat-Major français de nombreux marins des Forces Navales Françaises Libres et de Forces maritimes d’Afrique recevront une formation de radio-mitrailleur au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. En Afrique du Nord, également au début 1943, après la fusion des FNFL et des FMA, une Ecole du Personnel volant non pilote est mise en place à Agadir au Maroc et forme quelques dizaines de radios volants. En 1944 cette EPVNP est transférée en Algérie d’abord à Thiersville puis à Tafaraoui afin de continuer à former des radios en parallèle avec les écoles étrangères, elle en prend définitivement le relais en 1946. Durant son existence l’EPVNP aura formé 200 radios volants.

A la fin des années quarante et durant les années cinquante les radios volants sont très actifs, notamment en Indochine et en Afrique du Nord et de l’Ouest. Or comme il n’existe pas de radios non volants dans les formations ils sont à la fois opérateurs en vol et dépanneurs au sol et entre leurs missions, ils font l’entretien périodique et le dépannage du matériel de bord. Dans les BAN qui abritent plusieurs formations, les radios volants font partie du personnel base et assurent les mêmes travaux sur le matériel de bord de tous les aéronefs dans un atelier radio-radar doté d’un magasin de pièces de rechanges.

Les années soixante il voient déja leur rôle diminuer au fur et à mesure de l’accroissement de la portée des émissions en phonie dus aux progrès techniques. Des progrès qui permettent aux pilotes d’utiliser eux-mêmes les équipements HF et VHF de bord dans leurs échanges avec le Contrôle régional et les tours de contrôle, sans l’aide d’un opérateur radio. Alors que les transmissions radiotélégraphiques en Morse disparaissent au profit de la radiotéléphonie, la présence d’un opérateur radio de bord n’est plus indispensable et dans les années soixante-dix plus aucun radiotélégraphiste n’est présent à bord des aéronefs français militaires et civils. Les radios volants de l’Aéronautique navale reçoivent désormais une formation au radar, à la détection sonore, aux techniques d’analyse spectrale des fréquences et au traitement de l’information. Devenus des électroniciens d’aéronautique, ils servent aujourd’hui comme opérateurs électroniciens sur les avions de patrouille Breguet ATL2, et sur les appareils embarqués de surveillance avancée Grumman E2 Hawkeye. Les missions de transport et de liaisons de personnel sont assurée par des Falcon 50, et là non plus aucun radio n'est à bord. A part d'être un sac de lest il n'aurait aucune utilité.

De Profundis ....Radionibus

Dans l'aero, des radios mitrailleurs.
Sur les petits navires, des radios secrétaires, vaguemestre, chiffreurs, coopérateurs ...
C'est vraiment une spécialité ou il fallait être polyvalent !

Didier Moreaux, si ça ne t’intéresse pas, tu n'est pas obligé de lire.

Oui Max Péron,

A la fois radio et mitrailleur c'est la formation que j'ai reçue, après les derniers cours en Angleterre terminés, cette formation s'est poursuivie d'abord à l'EPV de lartigue en Algérie puis jusqu'en 1953 à Agadir au Maroc, l'entrainement mitrailleur a cessé en 1953. Car parallèlement la spécialité de Mitrailleur Bombardier existait également et un assez grand nombre avaient été formés et étaient partis en Indochine, ils servaient en particulier sur les Privateer de la 28F. Après la chute de Dien Bien Phu l'activité de la 28F reprit sa mission initiale qui était la surveillance maritime.

Personnellement j'ai eu l'occasion de démontrer mon savoir en tant que radio-mi trailleur, à deux ou trois reprises sur les Catalina de la 8F en Indochine en 1947-48 Nous étions en effet deux radio volants à bord lors des missions, et pendant que l'un était devant ses cadrans ou au manip ; l'autre pouvait aller tirer soit à la 12.7 mm qui était la mitrailleuse de sabord ou bien à la 7, 62 mm qui se trouvait dans la tourelle avant. Ce sont les seules fois ou j'ai exercé cette fonction.

Ci joint une page de mon carnet de vol lors de missions au Tonkin.



PS : Pour Didier Moreaux, j'espères que tu plaisantes .... il est évident que tant que la mémoire est bonne et qu'on a des chose à raconter on "cause" et les bouchons gras ils sont muets ?

Cher Didier Moreaux,

Tu sais que tu es chanceux ?
Et nous aussi !
La première raison est que tu lis des messages de personnes dont la spécialité a disparu. Recueillons nous un instant en mémoire de cette spécialité.../...
La deuxième raison est que les personnels de cette spécialité étaient astreints au silence, à la confidentialité, cela explique peut-être qu'ils soient aussi diserts aujourd'hui.
Enfin, nous avons parmi nous des personnes qui sont la mémoire, non seulement de leur spécialité, mais d'un pan entier de notre marine et de notre histoire qui nous font l'honneur de venir parler avec les leurs, quoiqu'avant de nous hisser à leur hauteur, il faille s'accrocher (grave, comme disent les djeunes). Radios embarqués surfaciers et sous mariniers, radios résistants, radios volants, radios d'ambassades, radios à terre, radios commandos, chacun avait sa spécificité et j'aimerais toujours en savoir plus sur ceux qui utilisaient le manip de cette bouée et de son cerf-volant, le manip qu'on liait à son genou, la manipulation en "danseuse", j'en passe et des meilleures.
Je te précise également, que, pour ma part, je n'ai jamais utilisé de lame de scie, je me contentais de la bonne pioche, comme aux 7 familles, cela suffisait pour faire mon travail, et, comme tu es bouchon gras, sache, que question graisse, surtout la verte, j'ai eu ma dose, et pendant que tu étais au trou, je faisais le zouave en haut de la mature, par exemple du Foch, pour travailler sur cette P.....n d'antenne fouet à l'arrière de la cheminée.
Pour finir, moi qui n'ai jamais été un technicien, comme la plupart de ceux qui font vivre ce sujet, je suis heureux de constater que parmi les sujets relatifs aux differentes spé, c'est probablement l'un des plus vivant et il continue de s'enrichir jour après jour.
Chanceux, va ...

Pour Jean Claude, il y avait dans mon BE et mon cours d'opson, deux gars de l'aéro qui visaient la spé de Radbo pour évoluer sans doute vers celle d'Elbor. Ils étaient bien radios. Je ne les ai jamais revu après la sortie de cours, ce qui est un peu normal d'ailleurs.


Allez, bien amicalement.
TUR2

Salut Max, tu as raison, c'est bien un appareil de secours 500 kHz (Marinetta ?). J'ai vu cette boule déployée une fois à bord du Colbert, mais avec un meilleur résultat puisque nous avions réussi à récupérer l'ensemble en bon état

Cher TUR2,

Comme tu l'écris si bien .... les personnels de cette spécialité étaient astreints au silence, à la confidentialité .... Il n'y avait pas que le serment fait par tout radio de se tenir bouche cousue et chacun de nous le respectait ... Il y avait le silence radio imposé par les missions et observé par les opérateurs, que ce soit ceux des surfaciers des sous marins et des avions, le sort de tous les équipages en dépendait et ils en étaient comptables.

Et là je parle pas que des années de la 2ème GM, mais aussi de celles de la guerre froide, qui en tant que membres de l'OTAN nous opposaient aux Soviétiques ...

J'évoquerai un de ces quatre le sujet de la guerre électronique, que j'ai bien potassé à l'occasion de mes écrits sur la BAN Port-Lyautey. Ce que les Américains appelaient "l'Elecronic Intelligence" . Activité qui commença dès les années 1950 à partir de Port-Lyautey avec un escadron de Privateer qui partaient "motus et bouche cousue" pour des vols à longue distance au dessus de l'Europe puis de l'Europe de l'est jusqu'aux confins de la Baltique.

Je ne sais pas si de votre temps ceux de la marine de surface ont eu des missions en rapport avec cette Guerre Electronique, mais elle a duré très longtemps, menée principalement par les appareils de l' US Navy, mais aussi par l'Air Force, tout le monde se souvient de l'U2 abattu et du pilote Powers fait prisonnier par les Soviétiques. C'étaient des avions à "grandes oreilles" bardés d'électronique, certes pas bavards, mais à l'écoute .... .

Amicalement

JC

Pas de souci Didier Moreaux ta langue a été plus rapide que ta pensée ....c'est pas grave

JC Laffrat, c'est peu dire que la marine française se souciait peu de la guerre électronique :
En 1966, j'étais affecté à bord du Colbert qui ne disposait d'aucun matériel de guerre électronique. Un message de l'EMM nous demande de sélectionner 3 OM (deux détecteurs et un radio) ayant une bonne pratique de la langue anglaise pour suivre un stage de guerre électronique en deux parties, une en mars, l'autre en juin, en Angleterre, dans leur école des transmissions, le HMS Mercury un peu au nord de Portsmouth. Pour le radio, c'est vite fait, je suis le seul à avoir mon certificat d'interprète. Donc, en mars 1966, nous voila en route vers l'école anglaise 2 PM détecteurs et moi. Je vous passe les détails du trajet (baptème de l'air en Caravelle pour moi). Nous sommes très bien accueillis mais séparés car le stage est évidemment différent pour les détecteurs et les radios. Le stage d'une dizaine de jours se passe très bien et nous allons même visiter une frégate flambant neuve dans le port de Portsmouth. De retour à Toulon, je fais mon compte rendu à mes supérieurs, mais, quelques jours plus tard, arrive le GNP qui me désigne pour Dakar début mai. Incompréhension à bord du Colbert mais la DPMM reste inflexible et je pars pour Dakar en n'ayant bien sûr jamais fait la deuxième partie du stage ! Un beau gâchis car, quelques années plus tard, j'ai appris qu'en fait, il n'y avait pas eu de matériel de guerre électronique installé.

Donc à vous lire les RADIOS, je comprends que vous n'avez pas une "spé" à part entière : mi radio-mi trailleur, mi radio-mi vago ou mi radio-mi chinois(*)
(*) autre appellation du coopérateur.

LP Rodriguez, c'est surtout sur les petites unités que le radio (un QM1 ou jeune SM la plupart du temps) devait être polyvalent : Il était évidemment le radio du bord et assurait à ce titre l'ensemble du travail des transmissions, à la fois la partie exploitation (gestion des messages, trafic navire/terre) et la partie technique avec l'entretien de son matériel, souvent étendu au radar et au sondeur. Sachant taper à la machine, il exerçait aussi les fonctions de secrétariat du commandant, de transfiliste (pour le téléphone) et pour certains celles de coopérateur. Autant dire qu'il ne chômait pas.
N'ayant embarqué que sur de grosses unités, je n'ai pas exercé toutes ces fonctions, mais dans deux de mes affectations (le contrôle TER Papeete et la DP Toulon), j'ai pu constater la polyvalence de ces jeunes radios et leur apporter tout le soutien dont ils avaient vraiment besoin.