Lorsque j'ai appris le sort réservé à ce vaillant effilé vaisseau, moi, un ancien parmi tant d'autres de L'Étourdi (le meilleur des 13, évidemment. Je m'y suis intéressé.

L'armement a été démonté, deux moteurs enlevés et ce navire fut vendu au Scouts Marins de Hollande (je ne sais pas ce qu'est un scout marin).
Un de mes amis hollandais m'a dit qu'il avait été vendu à des particuliers et végétait quelque part dans un canal, vers Rotterdam.
Grand voyageur avec des attaches dans le sud de l'Angleterre, il y a quelques années (8/10 ?) je m'y suis rendu, via la Hollande, pour redescendre via Calais, pour Dover.

Le Fougueux ne se trouvait pas là où il était supposé être, mais de fil en aiguille, je l'ai trouvé, agonisant dans un recoin. Peinture de coque bord amarré, parfaite. De l'autre ... euh ...
Voir un ancien côtier désarmé fait bizarre. C'est un des 3 anciens, basé sur le type US, avec, par exemple poste 3 sous le 2 avec accès barreaux verticaux alors que pour ceux construits plus tard, on y arrivait par descente "normale".

De mémoire, le mortier et le 40 Bofors avant avaient position inversée par rapport aux plus récents.
Personne à bord. Demande permission de monter ?
A ce moment, arrive une vieille guimbarde et un hippy beatnik recyclé arrive. La quarantaine, apparence artiste sur le retour. C'est un des proprios, avec son partenaire.

Visite du bord. Le réfectoire dégagé et débarrassé des tables. La cuisine démontée et un tour de mécano installé en plein milieu.
Remontant sur le pont principal, passage devant ce qui devait être l'office du carré. Carré triste, sans peinture depuis des décennies, probablement hublots jamais ouverts.

Passage dans poste 2. Sur les bannettes, devaient végéter une dizaine de postes de radio émetteur récepteur Marine. Il m'a été dit qu'ils avaient été achetés grâce à une bonne occase, mais qu'ils (les proprios) ne savaient pas quoi en faire.
A la passerelle, on me montre "LA" bouteille de Perrier 25 cl déposée par un ouvrier des chantiers qui l'avait planquée là, entre des câbles électriques au plafond. Pourquoi avait-t-on retiré ce cache du plafond ?

Allant sur aileron, je suis surpris par forme et hauteur des - me rappelle plus comment cela se nomme - frontons avant sur lesquels on se vautrait pour le quart. Les hauts étaient en tôle moins épaisse que les parties basses d'origine. Explication : Les deux gars sont grands et, sans avoir jamais navigué (le Fougueux, qui porte toujours ce nom), juste de quai à quai, ils avaient estimé, sans le moindre brevet de navigation, que pour naviguer, il aurait été bon d'être mieux protégés du vent. Ma taille normale ne me permettait pas de voir l'étrave.

Redescendant pour prendre congés (ou fuir piteusement) nous somme passés devant la cabine du Cdt, là où ils dormaient, au début.
Le coffre fort était ouvert. Il était ainsi depuis leur achat, ils ne possédaient pas la combinaison, une certaine gite (infime), laissait la porte béante ouverte. Ils ne pouvaient donc pas dormir dans cette cabine (plus petite que mes souvenirs en avaient gardé), et ils dormaient par terre... dans l'office du carré. Ils avaient vendu leur domicile pour acheter le côtier.

€150.000? Incapable de comparer la valeur réelle. Mais des machines n'ayant pas fonctionné depuis des années, un foutoir terrible, mais bien organisé dans le désordre.

Bon pour la fonte ?