Arriva mon tour. Je pouvais rester à bord, terminer le tour du monde et demander une affectation en France. D'un autre côté, j'avais été affecté à bord du De Grasse en tant que volontaire outre-mer. J'aurais dû y rester pendant au moins deux ans, voire trois après demande de prolongation. Sur ce plan, je m'estimais donc un peu lésé. J'étais à Tahiti, je m'y plaisais et j'avais envie d'y rester.
Le commandant Jaouen m'écouta avec la plus grande attention et demanda à son "secrétaire" (quatre galons !) de prendre des notes.
Mr Théron, le grand chef de la Météo pour toute la Polynésie, étant toujours présent à bord pendant les périodes de tirs. Il me connaissait bien. Tous les jours, je faisais en effet une visite au PC Météo pour surveiller mon bébé, le système de réception des satellites météorologiques, si important en période de tirs (avant d'embarquer sur le De Grasse, j'ai fait un stage au Centre National de Météorologie Spatiale de Pleumeur-Bodou. J'étais le seul stagiaire).
Sans doute Mr Théron était-il satisfait de mes services. Toujours est-il que trois ou quatre semaines plus tard, j'étais officiellement informé de ma future affectation, Météo CEP Auaé, détaché dans le services techniques (maintenance et dépannage) de la Météorologie Nationale.
Grâce au commandant Jaouen, la grand majorité des membres de l'équipage obtinrent ce qu'ils avaient demandé. De toute ma carrière, je n'ai jamais vu un capitaine de vaisseau en faire autant pour autant de monde en même temps. Qui plus est, c'était un excellent marin.
Jaouen, un grand Monsieur.
Lettre écrite à mes parents quand le De Grasse était à Tahiti
Sur chaque lettre, je faisais toujours en sorte de mettre plein de beaux timbres.
Lettre écrite à mes parents et à mon frère après l'arrivée du De Grasse à Papeete.
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