On ravitaille dans l'ordre des numéros.

A l'approche de MANIHI, on ne voyait pas encore l'atoll ; l'océan était jaunâtre. Le sable de celui-ci était en suspension dans l'eau.Plus on s'approchait plus l'eau était jaune. Phénomène particulier








P.M. LABADIE


Alouette 3, le pilote s'accorde une pause sur un atoll.



Notre "chien jaune" en attente




Extrait de "Tahiti héritage"


Au cours de ces missions d’aide à la population. On me débarquait sur un atoll souvent seul ou avec plusieurs matelots. Ce jour là, vers 12 h environ, pause casse croûte. Les gars se détendent et pour ma part je grignote mon pain jambon tout en marchant sur la barrière de corail, je cherche des coquillages et je m’éloigne du lieu de déchargement peut-être 100 à 150 m.
A la passerelle l’officier de quart, me voit et en informe « JR ». Aussitôt il me passe un savon, par la radio que j’avais en permanence, « …..des mots doux comme il en a l’habitude, puis vous n’êtes pas au Club Med, regagnez votre poste….. » Je n’ai pas répondu et j’ai rejoint les gars, qui comme moi attendaient la première baleinière.
Celle-ci arriva au moins 30 min plus tard.

On a dû rentrer le 3 mars à PAPEETE, pour recharger et appareiller le 5, un autre cyclone est en cours.

Retour à vide vers le BDC, dur dur le franchissement. photo extraite de ma vidéo.

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Une anecdote confirmée par un Q.M.1 de manœuvre. Celle-ci ne concerne pas la mission citée en tête du message

En mer un dimanche.
La veille on avait effectué un très long ravitaillement d'atoll. Levée à 4 h et fin du travail à la tombée de la nuit. Une partie de l'équipage a participé au déchargement sur l'atoll. Une dure journée pour tous car tout le personnel disponible sur le pont, sauf ces "messieurs" qui se prélassaient à la passerelle en tenue bien souvent en blanc.
Quand j’étais sur le BDC DIVES, ceux-ci venaient se défouler sur le pont avec nous, l’ambiance était autre….
Ce jour dimanche "ces messieurs" terminaient leur apéro et le « JR » décide un poste de combat avant de festoyer.
Nous étions tous O..M. et équipage à déjeuner, par diffusion le bidel est appelé au carré, il descend (un peu énervé...) et nous prévient du poste de combat, puis sonne l'alerte. Bien sûr que l'on a tous traîné la patte.
Pas content « JR » annule le poste et a rappelé quelques minutes après.
On s'était remis au repas et bien sûr il y a eu encore des retardataires et du ronchonnement dans l'air.
Du coup le Bidel et Moi nous avons eu le droit à un "garde à vous" dans le bureau de "J.R." avec sermon et punition à la clef pour les prochains récalcitrants, nous compris.
"La tour d'ivoire" a déjeuné chaud et l'équipage froid.

Nous étions en mer, mais je n’ai pas noté les atolls ravitaillés. On a dû rentrer à PAPEETE vers 6 ou 7 avril.
On a ravitaillé TEMATANGI, par baleinières et hélicoptère.(diapos datées 4-83)



Petite houle avant d’arriver, préparation du matériel de sécurité











Photo du Blog EDDY. datée 1981


Coupe vent offert par un de "l'ETOM 82"


Lors des différents ravitaillements des atolls, plusieurs fois j’ai débarqué avec le P.M. électricien.
Pour ma part servir de liaison avec le bord et voir aussi si je pouvais dépanner certains appareils techniques (G.E.;pompes;...) , le P.M. élect qui avait suivi un cours rapide de frigoriste essayait de trouver des solutions quant à la remise en fonction des iso frigo. Mais fautes de rechanges ,on était peu efficace.

Pendant le dîner, on écoute la radio et celle-ci conseille de rester au fare et de ne pas se déplacer, de bloquer toutes les ouvertures, ranger tout ce qui traîne à l'extérieur, se munir d'éclairage de secours et de faire des réserves d'eau,..…

En soirée coupure de courant électrique.Je n’ai pas entendu l’appel du Pacha à la radio.
On décide de mettre tous les vêtements, les affaires scolaires, dans les malles. Pendant la nuit on n’a pas pu dormir car le vent soufflait de plus en plus, la pluie s'intensifiait et des objets tombaient sur le toit, ....
Les enfants et les malles sont dans la salle d'eau, seule pièce avec des murs en dur.

Au lever du jour, c'était le déluge, des tôles, des feuilles de niau, du bois, des vêtements, ... volaient de tous les côtés.
Le fare du voisin, à gauche, le toit s'envole. On regarde le fare situé au-dessus de nous, de la famille A......., plus de toit ou presque et la moitié du fare détruit. Je les aperçois cachés derrière un pan de mur, je sors avec mon casque de moto et découpe le grillage, ils se réfugient chez nous.
On place les matelas contre les baies vitrées. Le toit du fare situé en contre bas à gauche se soulève et s'écrase à environ 50 m.
Le vent forcit, le fare de nos voisins tahitiens de droite, s'ouvre comme un château de carte il ne reste plus que deux ou trois pans de mur en pinex et une armoire debout. On se pose la question mais où sont-ils car ils ont un bébé ? On cherche et on constate que les essuies glace de leur voiture fonctionnent. Je vais dehors avec mon casque et je leur fais signe de venir. Le père me passe son bébé et on coupe le grillage, on se retrouve donc à 6 adultes, et 5 enfants au fare.
On était tous à observer l'extérieur, quand le toit du fare situé juste en dessous se soulève comme un couvercle de boite puis se remet en place.
Un grand bruit et des vibrations, un immense arbre s'est déraciné et a obstrué le chemin menant à la route, donc on est coincé on ne peut pas sortir.
Nos voisins A......, vont récupérer les restes de nourriture de leur frigo et les tahitiens de même. On se restaure à tour de rôle, il fallait bien tenir les matelas contre les baies vitrées.
J’avais mis des piles dans le poste de radio et on écoutait les consignes.(les voisins ont trouvé des piles)
Dans l'après-midi, le vent faiblit et j'observe si je peux sortir et regagne le bord ; impossible à cause de l'arbre, des lignes électriques jonchant le sol et des objets de toutes sortent sur la route ; de plus la radio interdisait tout déplacement.
Les voisins du dessus constatent que le téléphone est coupé, les tahitiens me disent d'aller voir car le leur est dans la fameuse armoire encore debout, j’ouvre celle-ci et miracle il fonctionne. J'arrive à contacter le bord afin de donner de mes nouvelles.
Je tombe sur le Cdt qui m'ordonne de regagner le bord, j'explique la situation où je suis et qu'il est impossible de venir, comme à son habitude j’ai le droit à un torrent d’insultes.
Pendant le reste de l'après-midi, avec le voisinage on débite, avec des haches et coupe-coupes, quelques branches de l'arbre obstruant le chemin. Il faudra le lendemain l'aide de voisins tahitiens afin de dégager un passage étroit pour une voiture ou une moto.

Je coupe avec mes petits moyens quelques branches


Résultat du sinistre, sur les 4 fare identiques, seul le nôtre a résisté, le fare des tahitiens détruit, celui d' A...... la moitié du toit enlevé. Pas de possibilité de sortir à cause de l'arbre, le tronc obstrue le passage.
Le soir on dîne avec les restes et chacun trouve une petite place pour dormir. Seul le père A...... va dormir chez lui car il pourra surveiller en cas de vol.
Le 13 en fin d'après-midi, je regagne difficilement le bord en slalomant entre les fils électriques, les branches, les tôles... .
Arrivée à bord,…. et là je me fais sermonner ,je suis poli en écrivant cela,par le Pacha. "J'aurais dû regagner le bord au moment de l'alerte, les mécanos n'ont pas pu lancer les moteurs, seulement les groupes électrogènes.......".je lui explique qu'il ne m'était pas possible de rentrer car la route de PAMATAI était déjà pleine de gravas ,de lignes électriques et interdite à la circulation, mais il ne m'écoute pas, un dialogue de sourd.

Les jours suivants , à bord on répare les dégâts, puis on charge et on part ravitailler les atolls sinistrés.
Avant de partir en mer, au fare, j'ai réussi à remettre en service la citerne à eau (elle était pleine d'eau saumâtre), pour les toilettes uniquement. Il a fallu attendre environ 8 à 10 jours avant que l'eau revienne. En attendant on s'approvisionne à PAPEETE en eau potable dans des bonbonnes.


Pas d'électricité, les enfants étudient car le BAC approche, avec une lampe à pétrole et des bougies, les yeux piquent.
Mon épouse, fait des allers et retours pour la nourriture, l'eau de consommation, les bougies, et un peu de glace pour la conservation des aliments, ....

Quelques photos des dégâts autour du fare.
J'aide le voisin A...... à remettre quelques tôles au dessus d'une des chambre, l'autre un pan de mur est arraché.










A suivre